Météorologie : codes, signes, langages - débuts de l'information graphique en météorologie

Roquet, Mathieu

Auteur moral
École supérieure d'art et design Le Havre-Rouen : ESADHaR (Campus Le Havre)
Année de publication
2014
Texte intégral
MÉTÉOROLOGIE : CODES, SIGNES, LANGAGES DÉBUTS DE L'INFORMATION GRAPHIQUE EN MÉTÉOROLOGIE MATHIEU ROQUET D.N.S.E.P. ART MENTION DESIGN GRAPHIQUE ET INTERACTIVITÉ ESADHaR CAMPUS LE HAVRE · 2014 «Même dans le silence, il n'y a pas de totale échappatoire au monde des symboles et des signes. » ROBERT BRINGHURST, La forme solide du langage, éditions Ypsilon, collection Bibliothèque typographique, Paris, 2011 pour la traduction française. (p.10) SOMMAIRE PARTIE I INTENTIONS DE RECHERCHE D'APRÈS MUNARI · UN LANGAGE DE SIGNES 12 ET DE SYMBOLES ? ·· PROBLÉMATIQUE 17 ··· NORM: THE THINGS 19 PARTIE II BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE · ASTROLOGIE 32 ANIMISME ALCHIMIE ·· DE L'ANTIQUITÉ 46 GRECQUE AU MOYEN-ÂGE ··· ÉMERGENCE 56 D'UNE SCIENCE 8 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE · A PARTIR 68 DU CODE SYNOP ·· AVANT LE 99 SYMBOLISME MÉTÉOROLOGIQUE ··· PREMIERS RÉSEAUX 120 MÉTÉOROLOGIQUES D'ÉTATS PARTIE IV OUVERTURE ANNEXES 140 BIBLIOGRAPHIE 152 COLOPHON 158 9 PARTIE I INTENTIONS DE RECHERCHE D'APRÈS MUNRI · UN LANGAGE DE SIGNES ET DE SYMBOLES ? INTENTIONS DE RECHERCHE D'APRÈS MUNARI PARTIE I [D1] Numérisation de la page no 74 du livre : BRUNO MUNARI, L'art du design, éditions Pyramid, collection :T, Paris, 2012. 12 [D2] Numérisation de la page no 73 et de la couverture du livre : Bruno Munari, L'art du design, éditions Pyramid, collection :T, Paris, 2012. 13 PARTIE I INTENTIONS DE RECHERCHE D'APRÈS MUNARI L'intérêt que je porte à la météorologie est très récent, il a été suscité par la lecture d'un texte de Bruno Munari intitulé «Un langage de signes et symboles ?» [1]. Dans ce texte, l'auteur déplore le fait que les signes visuels et les codes spécifiques internationaux aient en eux une dimension liberticide, dans le sens où ils sont conçus et mis en place dans en vue de faire respecter des règles de vie en société. Il prend là l'exemple du code de la route, auquel toute infraction peut entraîner des sanctions pénales. Dans ce texte, Munari évoque d'autres codes graphiques spécifiques comprenant signes et symboles, allant jusqu'à dire qu'il en existe «pour chaque activité humaine». Il en précise certains: ceux liés à la circulation ferroviaire, à la schématisation électrique et électronique, au nautisme, à la correction d'épreuves, ceux pour les sites industriels, ceux qu'utilisent les scouts, un autre utilisé par les vagabonds, d'autres encore employés par les météorologues. Munari propose de s'emparer des signes et symboles qui constituent les langages graphiques dont l'usage est propre à certaines communautés, de pouvoir à dessein les détourner pour communiquer avec nos pairs, [1] op. cit. 14 de manière internationale. «Si nous essayons à présent d'associer tous ces signes et symboles (en supposant qu'ils soient déjà connus, comme ils le seront demain) pour exprimer quelque chose, pouvons-nous créer un récit qui aurait un sens ? Si nous mettons le signe propre au entre le signe de l' et de la , il ne signifiera pas qu'il faut poser un fusible entre l'homme et la femme, mais qu'il existe entre eux un danger de fusion, de variation de tension.» L'idée de Munari se veut émancipatrice, et pousse l'usage des éléments graphiques qui constituent ces langages jusqu'à l'a-fonctionnalité, en explorant et repoussant les limites d'usages qui sont pourtant leur essence: être des systèmes visuels informatifs, compréhensibles par qui connaît leur existence et instruit à leur lecture. Il faudrait donc les considérer comme autant d'éléments signifiants combinatoires, inter-systémiques. A travers ce texte, on sent chez Munari la poursuite d'un idéal d'organisation social décloisonné, qui tend -- par le biais des communications graphiques et visuelles -- à une transversalité entre les groupes qui constitue la société, plutôt qu'un usage exclusivement corporationniste. Agencés au sein de langages graphiques dont les usages (lecture comme écriture) sont des 15 PARTIE I INTENTIONS DE RECHERCHE D'APRÈS MUNARI affaires de spécialistes (ils représentent les usagers nécessaires à leur considération en tant que signe [2]), ces signes seraient les graphèmes d'une écriture symbolique universelle, par l'hybridation de leurs grammaires respectives (a priori hétérogènes). « La littérature -- à savoir l'art de conter et la poésie -- implique l'utilisation de la langue davantage pour les besoins de la découverte que pour ceux du contrôle. Elle fait partie de la langue elle-même: présente, comme la langue, dans chaque communauté humaine. Il n'y a pas de langues naturelles sans contes, tout comme il n'y en a pas sans phrases. Pour autant, la littérature n'est pas la cause de l'écriture. La littérature au sens écrit représente le triomphe du langage sur l'écriture: la subversion de [2] «On définira donc, prudemment, le signe comme une entité qui 1) peut devenir sensible, et 2) pour un groupe défini d'usagers, marque un manque en elle-même. La part du signe qui peut devenir sensible s'appelle, depuis Saussure, signifiant, la part absente, signifié, et la relation qu'ils entretiennent, signification.» OSWALD DUCROT et TZVETAN TODOROV, Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, éditions du Seuil collection Points, Paris, 1972. Article SIGNE, pp.132146. 16 l'écriture à des fins ayant peu sinon rien à faire avec le contrôle social ou économique. » [3] On entrerait alors dans une véritable expression poétique, l'association de ces signes échappant au contrôle des codes auxquels ils appartenaient initialement. Un tel système valoriserait l'expression, et l'interprétation des usagers, plus que le respect des multiples codes d'articulation des signes entre eux. ·· PROBLÉMATIQUE Ce texte m'a révélé l'existence de signes météorologiques dont Munari a fait une sélection au sein d'une planche de pictogrammes, qui jouxte le texte. Parmi tous les signes graphiques qu'il cite, ceux liés à la météorologie m'ont le plus intrigué, par leur dimension abstraite, presque en opposition avec l'image de la météorologie que j'en avais. Le vocabulaire graphique des bulletins télévisés (en France) est excessivement limité par rapport à la complexité des signes que cette science emploie. A mon sens, la simplification extrême du graphisme météorologique télévisé (associé aux types de discours verbaux [3] ROBERT BRINGHURST, La forme solide du langage. Éditions Ypsilon, coll. Bibliothèque typographique, Paris, 2011 pour la traduction française. 17 PARTIE I INTENTIONS DE RECHERCHE D'APRÈS MUNARI et scénographiques), a en partie pour conséquence de stigmatiser le travail des organismes météorologiques. Car, admettons-le d'emblée: la météorologie n'est pas une science exacte. Les dispositifs d'observation des phénomènes atmosphériques (c'est bien de cela que traite la météorologie) ont beau être remarquables par la précision, la rapidité de calcul des machines et le territoire qu'ils couvrent... Les modèles mathématiques de prévision du temps ne sont pas et ne constitueront jamais des Oracles. Le graphisme météorologique -- et la cartographie plus particulièrement -- doit absolument être vu comme ce qu'il est: un outil de compréhension de l'atmosphère, du climat. Le mémoire qui suit n'est pas une analyse critique de l'ensemble du graphisme météorologique. Pour être accomplie cette tâche nécessite bien plus de temps que je n'en ai eu pour mes recherches. Je me suis en effet «contenté» d'observer les prémices d'une écriture météorologique avant sa stabilisation et son entretien normalisé. 18 ··· NORM: THE THINGS Un travail graphique fait particulièrement écho au texte de Munari et à mes intentions de recherche. Il s'agît d'une partie du livre The Things, de Dimitri Bruni et Manuel Krebs, deux graphistes Suisses réunis depuis 1999 sous l'égide de NORM. Dans cette partie intitulée GRID P9/C16, ils donnent littéralement à voir un classement de signes générés par un système qu'ils ont conçus: sign-generator. Système de grille modulaire composée de neuf points et seize segments. Ce travail tient de l'absurde par la masse de signes générés (65535 occurrences) et leur aspect de prime abord a-fonctionnel, qui pourrait d'ailleurs passer pour une pure démonstration technique de programmation graphique. Ce projet a pourtant un sens, dont la logique est de pousser à l'extrême la logique du systématisme graphique initié quelques cinquante années plus tôt par certains de leurs pères: Karl Gerstner et autres Josef Müller-Brockmann. Rupture ou continuité ? Sérieuse dérision en tous cas. Se pose alors la question de l'autonomie culturelle du signe. La masse de signes générée rend ces lignes de signes a-signifiantes... Mais une fois le potentiel du système graphique compris, ces cinquante-neuf pages deviennent un formidable index: 19 INTENTIONS DE RECHERCHE D'APRÈS MUNARI Double-pages précédentes: [D3] Numérisation de la page no0 du livre: NORM, The Things, auto-édition, Zurich, 2002 [D4] Numérisation de la page no3 ibid. [D5] Numérisation de la page no7 ibid. [D6] Numérisation de la page no30 ibid. à droite: [D7] signe no.07388 (p.30) ibid. Voir pp. 71 et 73 du mémoire. A propos du sign generator de NORM voici l'adresse du projet interactif en ligne, en collaboration avec Jürg Lehni: http://www.abstraction-now.at/the-online-project/p/norm/generator.html PARTIE I 28 29 PARTIE II BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE PARTIE II BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE · ASTROLOGIE ANIMISME ALCHIMIE Les représentations de l'environnement - plus précisément, certains aspects de l'environnement qu'observe dorénavant la météorologie - ont eu des vies multiples, dans des temporalités diverses, au sein de cultures différentes. Je ne tente pas ici de dresser une «généalogie» des différentes conceptions du ciel, des nuages, du vent, de la foudre, de la pluie et autres hydrométéores. Je pense en revanche nécessaire de rassembler et articuler certaines notes d'auteurs (pour la plupart historiens de disciplines scientifiques) rencontrées lors de mes recherches documentaires. Je vois cette partie comme une occasion de constituer un corpus de citations issues de textes dont la lecture m'a aidé à élaborer une compréhension, (aussi infime soitelle) de la météorologie et de son histoire. Voyez cet espace d'écriture comme étant dédié à la compilation et à la transmission de textes pour moi «fondateurs». Intimement liée à la cosmologie et aux cosmogonies, aux religions, à l'animisme, et à la philosophie, les prémices de la météorologie reposent -- pour de nombreuses civilisations -- sur des 32 fondements théoriques liés au cosmos. Commençons par donner une définition du terme ciel. Sa double matérialisation typographique revêt une ambiguïté quant à son acception duelle: mythologique/scientifique. La première occurrence : ciel (sans capitale initiale) est usitée pour décrire de manière pragmatique l'espace autrefois inateignable physiquement «au-dessus de nos têtes». La deuxième: Ciel, est quant à elle relative à une conception religieuse de l'espace céleste, la demeure des divinités. Quoi qu'il en soit, il s'agît d'un nom, masculin. Le dictionnaire Larousse de poche[1] édité en 1954 le définit comme étant: «L'espace dans lequel se meuvent les astres. Partie de l'espace au-dessus de nos têtes. Air, atmosphère. Séjour des bienheureux. Fig. Dieu, la Providence. A ciel ouvert, en plein jour, à découvert. Interject. de surprise, de douleur: ô ciel! -- Cieux est le pluriel ordinaire de ciel. Mais on dit : des ciels de lit, des ciels de carrière, des ciels de tableaux.» Malgré sa brièveté, cette définition met au jour plusieurs dimensions. Elle pose tout d'abord une relation à l'astronomie, - l'étude relative [1] Larousse de poche - précis de grammaire, locutions latines et étrangères, Librairie Larousse, coll. Le livre de poche pratique, Paris, 1954. Définition du mot «ciel» (p.67) 33 PARTIE II BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE aux «corps célestes»[2](céleste étant l'adjectif de ciel)[3] - l'étude des astres. De l'astronomie, qui étudie la manière dont les astres se meuvent, nous pouvons évoquer un mot à la racine étymologique commune (qui vient du grec astron, «astre», et logos, «science»): l'astrologie. De l'astronomie et de l'histoire des théories scientifiques qui s'y rapportent (que je n'aborderai pas tout de suite), glissons vers cette théorie portée, elle aussi, sur une attention aux astres. «L'astrologie est, d'une façon générale, une théorie basée sur des analogies ou des correspondances, qui met en relation les événements macrocosmiques avec ceux du monde humain et tente d'expliquer les influences qui s'exercent sur l'homme par le mouvement des astres et le calendrier qui en découle. Elle est pratiquement la seule idéologie paralogique à avoir suscité l'intérêt des hommes sans interruption depuis les civilisations les plus anciennes, et elle a aujourd'hui, en dépit de toutes les objections que lui adressent les représentants des sciences de la nature, plus d'adeptes qu'elle n'en [2] Ibid., Définition du mot «astre» (p.25) [3] Ibid., Définition du mot «céleste» (p.59) 34 a jamais eus.»[4] L'astrologie établit donc des rapports de cause à effet entre le mouvement des astres (l'extra-terrestre) et des événements terrestres. Il s'agit d'un système théorique signifiant, qui considère les astres et leurs mouvements réciproques comme régissant certaines choses, en rapport les unes aux les autres (la Nature, les individus, leurs humeurs respectives et réciproques). «Le désir de percer le mystère des lois cosmiques et d'harmoniser la vie sur la terre avec les structures du ciel, a conduit presque toutes les civilisations à construire des représentations des cieux qui leur paraissent assez signifiantes pour qu'elles puissent représenter les arrêts du destin. Les images ainsi découvertes ont une telle charge symbolique qu'elles continuent souvent de paraître pertinentes encore aujourd'hui, ce qui explique sans doute leur survivance au coeur même d'une civilisation pourtant dominée par la rationalité scientifique et technique.»[5] On observe dans l'astrologie l'existence de plusieurs systèmes de signes, [4] Encyclopédie des symboles, sous la direction de MICHEL CAZENAVE, éditions Le Livre de Poche, collection La Pochothèque, Paris, 1996 pour la traduction française et les compléments. Article Astrologie (pp.53-57) [5] Ibid., (p.54) 35 PARTIE II BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE [D8] «Planche astrologique avec la division des maisons : gravure de 1550.» c.f. note[7] 36 selon les cultures. Les civilisations du Mexique ancien en utilisaient un, constitué de cycles de vingt jours, auxquels étaient attachés les figures qui suivent: «le crocodile, le vent, la maison, le lézard, le serpent, la mort, le cerf, le lapin, l'eau, le chien, le singe, l'herbe, le tube, le jaguar, l'aigle, le vautour, le séisme, le silex, la pluie et la fleur» [6]. Ce système servait à distinguer les personnalités des individus nés le même jour. Notons que, en sus des figures animales, certains signes sont liés à des phénomènes observés par la météorologie (le vent, la pluie). Ce système est somme toute assez proche du zodiaque, que l'on trouve en occident et en Chine. Le zodiaque occidental n'a pas les mêmes figures que l'ancien système astrologique sud-américain, ni le même déroulement cyclique. Il est quand à lui organisé selon «le trajet que le soleil semble suivre tout au long d'une année dans le ciel...» [7], et découpé en douze signes, (aussi appelés maisons). Ainsi, le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau et les Poissons sont les signes qui constituent le zodiaque. Ils correspondent aux douze constellations du [6] Ibid. [7] Ibid. (p.55) 37 PARTIE II BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE [D9] Planche représentant les différentes correspondances symboliques du zodiaque. A droite, la roue au centre de laquelle figure le soleil. Divisé en douze parties de trente degrés, l'extérieur de la roue contient la représentation symbolique de chaque signe, l'anneau central contient les signes graphiques alloué à chaque maison. 38 même nom. Le système astrologique qu'est le zodiaque est constitué de règles établissant des relations combinatoires complexes, qui comprend plusieurs «champs» symboliques. On en distingue plusieurs : Une relation d'ordre numérique, les douze signes du zodiaque étant répartis en deux groupes: «La composition de douze par 4×3, indique qu'il existe quatre groupes de signes dits cardinaux (indiquant le désir de progression ; Bélier, Cancer, Balance et Capricorne), fixes, (qui marquent un point d'équilibre : Taureau, Lion, Scorpion et Verseau) et mutables (qui expriment les désirs de mutation : Gémeaux, Vierge, Sagittaire et Poissons).» «La composition par 3×4 distribue au contraire les signes selon quatre éléments trois fois répétés: le feu (Bélier, Lion, Sagittaire), la terre (Taureau, Vierge et Capricorne), l'air (Gémeaux, Balance et Verseau) et l'eau (Cancer, Scorpion et Poissons) -- Chacun de ces éléments étant marqués des valeurs qui lui sont attribuées depuis l'Antiquité.» Une relation de symbolique duelle masculin/féminin (le feu, l'air ; la terre, l'eau). Le troisième champ de symbolisme est lié à la course du soleil et aux mouvements des autres astres (Mars, Pluton, Vénus, Mercure, la Lune, Jupiter, Neptune, Saturne, Uranus) auxquels sont asso- 39 PARTIE II BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE ciés des relations de gouvernance. «C'est ainsi que Mars gouverne le Bélier, et en association avec Pluton, le Scorpion ; que Vénus gouverne le Taureau ; que Mercure gouverne les Gémeaux et la Vierge ; que la Lune gouverne le Cancer ; que le Soleil gouverne le Lion ; que Jupiter gouverne le Sagittaire et, en association avec Neptune, les Poissons ; et que Saturne gouverne le Capricorne et, en association avec Uranus, le Verseau. (Les associations sont dues à la découverte par l'astronomie moderne de trois planètes supplémentaires que ne connaissaient pas les Anciens ; Pluton, Neptune et Uranus).» [8] Corinne Morel nous indique, dans son Dictionnaire des symboles [9], qu'avant d'être appliqué à l'astrologie, le zodiaque était une «figuration de la mesure du temps». Sa représentation en forme de roue reprend le symbolisme de la course du soleil : un cercle (360 degrés) est divisé en douze parties de 30 degrés, qui correspondent à un signe ou une maison (voir le document[D9]). «Depuis des temps immémoriaux, l'étude de la course des planètes dans le ciel a servi à produire [8] Ibid. (p.55) [9] CORINNE MOREL. Dictionnaire des symboles, mythes et croyances, Éditions de l'Archipel, Paris, 2004. Article Astrologie (pp.100-103) 40 des oracles. La pensée magique et antique, qui attribue à tous les phénomènes naturels un sens, a réservé une place de choix à l'observation des astres. Le ciel étant le domicile des dieux, les planètes en sont leurs émissaires privilégiés. Aux yeux des hommes et depuis la nuit des temps, le ciel a été considéré comme un monde de signes à déchiffrer. Dans un univers clos et délimité, les Anciens faisaient correspondre aux phénomènes célestes des événements terrestres, y voyaient l'intention des dieux à leur égard et leur influence sur leur destin. Les ziggourats élevées par les Sumériens étaient destinées à établir un lien entre le ciel et la terre, et leur cosmologie attribuait des planètes à leurs dieux... Ce sont les astrologues grecs qui établirent l'astrologie telle que nous la connaissons aujourd'hui avec les notions d'ascendant, de signe solaire, de milieu du ciel, de fond du ciel, de zodiaque et des douze maisons. Tout comme l'alchimie est la mère de la chimie moderne, l'astronomie dérive de l'astrologie. Ces deux sciences aujourd'hui distinctes n'en formaient alors qu'une. (76, 36-37) [Y. Ellekevel, Les Mots secrets de A à Z, De Vecchi]»[10] L'intérêt de lier le zodiaque à la météorologie [10] Ibid. 41 PARTIE II BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE réside dans la parenté de l'un avec l'autre en tant que dispositifs signifiants. Dispositifs toutefois différents dans les logiques d'articulations des signes entre eux et des analogies différentes. Il me semble important d'évoquer le zodiaque car c'est un système de signes qui comprend des représentations graphiques. La thèse que je défends (mais que j'approfondirai dans la troisième partie) est qu'il existe - si ce n'est une «parenté» - au moins des liens d'ordre historiques entre: les signes graphiques utilisés par la météorologie scientifique d'une part et d'autre part dans les signes graphiques en jeux dans les représentations astrologiques, astronomiques et alchimiques. On trouve dans toutes les civilisations anciennes des représentations du ciel. Il héberge généralement les astres (étoiles, lune, soleil, comètes), dont le mouvement, de manière cyclique, apportent tantôt la nuit, tantôt le jour. En proviennent la pluie, la foudre. Les nuages y sont accrochés, et son eux aussi liés à la pluie et à la foudre. Une surabondance de soleil cause la sécheresse des cours d'eaux et des cultures, la soif des Hommes et du bétail. A l'inverse, de trop importantes tombées de pluie inondent les cultures, provoquent des crues, la foudre apporte le feu. Lorsque les manifestations 42 célestes sont exceptionnelles ou indésirables, elles troublent l'organisation des communautés. Toutes les représentations ne sont pas identiques, mais, dans bien des cas, il s'agit d'établir un lien signifiant entre les mouvements terrestres et les mouvements célestes. Pour beaucoup de civilisations, le ciel est la demeure de divinités toutes-puissantes, qui créent, détruisent et dictent le destin de toutes choses. Des rituels sont mis en place pour entrer en contact avec eux, et attirer leurs faveurs divines. L'ethnologue Géza Roheim en décrit et analyse certains dans le chapitre «Le faiseur de pluie» de son ouvrage L'animisme, la magie et le roi divin.[11] «La plupart des ethnologues sont enclins à voir la magie sous un aspect simple et direct. Ils la considèrent soit comme une pratique liée à la croyance à certaines lois immuables qui gouvernent la nature, soit comme un débordement d'une volonté de puissance que le principe de réalité ne contrôle pas. Ces points de vue sont à l'origine de la tendance psychanalytique à considérer la magie simplement comme la réalisation d'un désir, [11] GÉZA ROHEIM, L'animisme, la magie et le roi divin. Éditions Payot & Rivages, collection Sciences de l'homme Payot. Paris, 2000. Chapitre II: «Le faiseur de pluie» (pp.111-125) 43 BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE PARTIE II comme la répétition de la phase intra-utérine, sans tenir compte des conditions qui gouvernent cette manifestation. A la racine du comportement du faiseur de pluie, nous trouvons la tendance à imiter un être surnaturel à qui le faiseur de pluie s'identifie. Par exemple, un chamane shuswap, dont l'esprit gardien était la pluie, pouvait faire venir la pluie en peignant son visage de raies ou de points rouges, ou des deux. Cela fait, il sortait de la maison et marchait en rond avec le soleil, tout en chantant son chant de la pluie en disant : >Mon esprit gardien fera le tour du monde jusqu'à ce qu'il rencontre la pluie et l'apporte ici.< Naturellement, du point de vue de l'ethnologue, on pourrait dire que l'esprit de la pluie marche autour du monde parce que le chamane fait de même, que son circuit reflète simplement, d'une manière mythique, le rituel. Mais ce n'est pas de cette manière que le chamane voit les choses. Il croit vraiment qu'en faisant la pluie il imite ce que fait une autre personne.» 44 PARTIE II BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE ·· DE L'ANTIQUITÉ GRECQUE AU MOYEN-ÂGE Le fondement des théories météorologiques scientifiques reposent en partie sur des observations de l'Antiquité grecque. A ce titre, Théophraste (v. 372287 avant J.-C.) et Aristote (384-322 avant J.-C.) ont écrit des ouvrages conséquents. Celui d'Aristote est un traité: Les Météorologiques, au sein duquel il défend une conception de l'univers géocentrique, immuable. C'est à dire qu'il se représente la Terre comme étant le centre fixe de l'univers, autour duquel gravite les astres, en décrivant des cercles. Cette vision de l'univers a perduré jusqu'à la fin du XVIe siècle, et sera peu à peu remplacée par une conception héliocentrique (la terre et les autres planètes tournent autour du Soleil). Le géocentrisme a dominé la plupart des disciplines scientifiques, dont les thèses météorologiques. Aristote est un des pères de cette science par la variété des observations qu'il a établies. Dans Les Météorologiques, sont théorisées les études de la plupart des phénomènes atmosphériques observés dorénavant en météorologie : «nuages, pluie, rosée, neige, orages et phénomènes optiques tels que les arcs-en-ciel ou 46 halos»[12]. Contemporain d'Aristote, Théophraste écrit également un Traité des vents. Il semble que ce traité soit un ensemble de notes destinées à être étudiées durant des «cours ou séminaires fait devant et avec des étudiants»[13]. Cet ouvrage vise en partie à compléter et modifier certains des propos d'Aristote, dont Théophraste était auparavant l'élève au sein du Lycée. Notons que la représentation des signes du zodiaque précédemment évoquée peut parfois exprimer un lien avec la théorie Aristotélicienne du géocentrisme immuable (voir le document[D8]: au centre de la roue du zodiaque se trouve quatre cercles concentriques, dont la plus petite contient la représentation d'un astre habité (y figure un château)). Avant Aristote et Théophraste, Thalès (v. 625-v. 547 avant J.-C.) a élaboré des théories sur les dynamiques [12] [13] PHILIPPE DE LA COTARDIÈRE (dir.), Histoire des sciences de l'Antiquité à nos jours, éditions Tallandier, Paris, 2004. Chapitre V :«Les sciences de la terre», par YVES GAUTIER,Sur l'atmosphère (pp.438-446) MICHEL FEDERSPIEL, in. «Le soleil comme movens dans le De Ventis de Théophraste et la double antipéristase» (p.415) in. FRANÇOIS CUSSET (dir.), La météorologie dans l'antiquité, entre science et croyance, Publications de l'université de SaintÉtienne, Saint-Étienne, 2003 47 PARTIE II BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE des éléments comme l'eau, l'air et le feu. «Sa doctrine philosophique s'organise autour de l'eau, >premier élément<: la condensation de l'eau produit des corps solides ; par évaporation, elle se change en air, et l'air à son tour en feu. L'eau est ainsi le support de tout: les astres flottent sur les eaux supérieures, tandis que la terre flotte sur les eaux inférieures, ce qui explique toutes les perturbations du sol et de l'atmosphère. Cette théorie inspira certains contemporains de Thalès et leurs disciples, et les conduisit paradoxalement vers des hypothèses exactes concernant les processus atmosphériques.»[14] Peu après Thalès, Anaxagore théorise pour la première fois ce qui sera désigné bien plus tard comme étant le phénomène physique de convection. Anaxagore comprend que l'air monte sous l'effet de la chaleur, et que les nuages se forment lorsqu'en altitude, l'air qui s'est précédemment élevé refroidit. Encore un siècle avant lui, Anaximandre (v. 610-v. 546 avant J.-C.) rompait avec l'explication mythologique de la provenance du vent, en invoquant les éléments naturels. Également géographe, il aurait dessiné une des premières cartes du monde. [15] [14] [15] YVES GAUTIER, op. cit. (note[12]) in. wikipédia, article Anaximandre, section 4.1 : cartographie 48 Certains de ces penseurs semblaient attacher beaucoup d'importance à l'observation du vent. JeanPierre Levet, dans l'article «Anémologie dans le traité De Ventis de Théophraste[16]» nous l'indique, en employant le terme «anémologie», expression qui définit une relation à l'étude du vent. Composé du préfixe anémo-, qui lui-même vient du ánemos (en grec ancien : vent) et du suffixe -logie (étude - par dérivation - scientifique d'un sujet). Base linguistique qui donnera au XVIIIe siècle son nom à l'instrument de mesure de la vitesse du vent : l'anémomètre. Nous retrouvons dès le début de ce texte les figures présocratiques évoquées plus haut: «Bien que les effets des souffles des vents sur la vie des hommes soient abondamment décrits par Homère et Hésiode, les origines de l'anémologie grecque proprement dite coïncident avec celles de la philosophie, puisque l'on peut considérer que ce sont les physiciens présocratiques d'Ionie qui ont fondé cette science au VIe siècle avant notre ère. Citons Anaximandre, dont Sénèque nous apprend >qu'il rapportait toutes choses au souffle<, Anaximène, pour qui ce dernier était >de l'air densi- [16] JEAN-PIERRE LEVET, «Anémologie dans le traité De Ventis de Théophraste» (p.331), in. La météorologie dans l'antiquité, entre science et croyance, op. cit. 49 PARTIE II BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE fié et poussé en avant<, ou encore Xénophane, dont la doctrine faisait du vent, produit par les vapeurs les plus subtiles de l'air, détachées et regroupées, la cause de la plupart des autres phénomènes naturels». A cette matière, Aristote, dans les deux premiers livres des Météorologiques, consacre quelques paragraphes qui conduisent à penser qu'elle est parvenue, dans son développement, à un état de maturité, voire d'achèvement, qui lui permet d'expliquer rationnellement l'ensemble des phénomènes constatés dans sa sphère d'extension. Pourtant, quelques trente années après la rédaction des analyses du fondateur du Lycée, Théophraste, avec son De Ventis, renouvelle le contenu et les méthodes de cette discipline, en se rapprochant sur des points importants des thèses de ses lointains devanciers et plus particulièrement d'Anaximène, mais aussi en s'éloignant, au demeurant avec prudence et discrétion, des leçons de son maître immédiat.» 50 Pour une plus ample (et plus précise documentation sur la météorologie dans l'antiquité grecque, je ne peux que renvoyer vers la publication de l'Université de Saint-Étienne déjà citée: La météorologie dans l'antiquité, entre science et croyance. Ce corpus de texte contient de précieuses informations sur les manières dont les différentes cultures antiques occidentales (romaines, grecques, étrusques) ont entretenu et constitué des rapports au temps «météorologique». Avant le patrimoine laissé par les penseurs de l'antiquité grecque, peu de documents écrits concernant la météorologie ou ses prémices nous sont parvenus. On sait toutefois qu'à Babylone, «des tablettes de terre cuite font état des règles climatiques utilisées par les Babyloniens. Sur l'une d'elles est gravé >Quand le soleil est entouré d'un halo, la pluie va tomber. Quand un nuage obscurcit le ciel, le vent va souffler.<[17] Mentionnons aussi que des observations météorologiques régulières étaient tenues sous la dynastie Shang, (v.1300 av. J.-C.) [17] PHILIPPE DE LA COTARDIÈRE (dir.), Histoire des sciences de l'Antiquité à nos jours, éditions Tallandier, Paris, 2004. Chapitre V : «Les sciences de la terre», par YVES GAUTIER, Sur l'atmosphère (pp.438-446) 51 PARTIE II BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE «Elles décrivent l'aspect du ciel, les hauteurs de neige et les caractéristiques du vent pour dix jours consécutifs. Dans le Tso Chuan, daté de 654 avant J.-C., sont mentionnées des observations particulièrement précises des solstices et des équinoxes. Mais la science de l'atmosphère, et notamment la météorologie moderne, n'émerge pas des observations chinoises, enfermées entre mythes et superstitions ; elle va s'élaborer progressivement grâce à la pensée grecque.»[18] La transmission du savoir météorologique grec se fera par la culture Arabe. «Environ un millénaire après Théophraste, cette transmission est assurée par al-Kindi (v. 800-v. 870). Parmi ses nombreux écrits, al-Kindi traite de l'optique météorologique et explique l'origine des variations de couleurs du ciel. S'il emprunte à Platon, il est aussi sensible au caractère >scientifique< de la pensée aristotélicienne. En droite ligne de son oeuvre, au Xe siècle, les frères de la Pureté - une confrérie secrète de Bassora, adepte d'une philosophie nationaliste - font paraître une encyclopédie (Rasa'ula Ikhwan as-Safa) qui consacre un chapitre aux phénomènes atmosphériques ; ce sera le vecteur de la diffusion en Occident des connaissances sur l'atmosphère. Pourtant, malgré les rigueurs cli- [18] Ibid. 52 matiques, l'Occident chrétien du Moyen-Âge continue d'ignorer la météorologie, qui n'est évoquée qu'à travers les connaissances de la Bible. Au XIIe siècle, les Arabes renouent avec le savoir météorologique grec, particulièrement celui d'Aristote, et permettent aux Occidentaux de le redécouvrir.»[19] Un élément de langage est significatif de cette acceptation de la météorologique Aristotélicienne médiévale (du moins en France.) Le mot «nuage» n'apparaît en français qu'au XVIe siècle. On désignait auparavant (jusqu'au XIIIe siècle) les nuages comme étant les «nue», terme lui-même issu de «nuée». La nuée mystique était «à la fois le voile de Dieu, qui pouvait se dévoiler pour aboutir à la connaissance de dieu, soit on le considérait de manière naturelle, et l'on voyait bien que le nuage était à l'origine de la pluie. Mais on s'interrogeait sur la nature de cet élément: >Est-ce que c'est un corps ? Est-ce que c'est solide, qu'y a-t-il à l'intérieur ?< On les représentait souvent avec des métaphores, celle du navire par exemple, avec l'expression du >navire de pluie<. C'est à dire quelque chose de creux, qui par conséquent se vide régulièrement sur la tête des Hommes pour répandre de la pluie, de la neige, [19] Ibid. 53 PARTIE II BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE de la grêle»[20] La relation entre l'observation du ciel en tant que phénomène naturel et la considération théologique du ciel est alors ambiguë. Les nuages étant les constituants les plus visibles pour observer le caractère changeant du ciel. Bien avant les classifications des nuages établies par le français Lamarck - puis celle de son contemporain anglais Luke Howard, aujourd'hui en vigueur - était établie la classification populaire en fonction de leurs couleurs. «Blanc ou noir, éventuellement rouge quand il y a un peu d'humidité, et que le rayon du soleil passe à travers. C'est d'ailleurs tellement important pour le Moyen-Âge, que l'un des dérivés de >nue< -- qui est le nom qui désigne le nuage -- est >nuée<, qui signifie non pas >évaporé<, ou >transformé en nuage<, mais coloré et nuancé. Ce qui prouve bien que le nuage est avant tout de la couleur.»[21] Établissons un lien entre la remarque de Joëlle Ducos et les propos de Michel Pastoureau, historien de la [20] [21] Citation établie d'après l'intervention de Joëlle Ducos - spécialiste de littérature médiévale - dans l'émission La fabrique de l'histoire, diffusée le 02.02.2012 sur France Culture. Troisième émission (sur quatre) consacrée à l'histoire de la météorologe. Ibid. 54 couleur. Cette classification primitive des nuages, axée autour du blanc, du rouge et du noir correspond aux «trois couleurs autour desquelles [au Moyen-Âge] s'organisent encore tous les codes de la vie sociale et religieuse [...]» [22] Michel Pastoureau s'intéresse à ces trois couleurs pour souligner leur prédominance dans le système de représentation sociale et religieuse, au détriment du bleu, couleur dorénavant essentielle dans les représentations modernes liée au ciel. Plus particulièrement dans la représentation populaire (le terme bleu pour représenter verbalement la Terre est sans doute encore plus présent depuis qu'on a réussi à obtenir des clichés couleurs montrant, depuis l'espace, notre «belle planète bleue»). «Aucun nom de personne, aucun nom de lieu, ni en latin ni plus tard dans les langues vernaculaires, ne se construit autour d'un mot ou d'une racine évoquant la couleur bleue. Celle-ci est beaucoup trop pauvre, symboliquement et socialement, pour donner naissance à de telles créations. Le rouge, le blanc et le noir, au contraire, y sont massivement présents et montrent comment, jusqu'à une date [22] MICHEL PASTOUREAU, Bleu - Histoire d'une couleur. Éditions du Seuil, collection Points Histoire, Paris, 2006. (p.31) 55 PARTIE II BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE avancée, ces trois couleurs de base des sociétés anciennes restent celles autour desquelles s'articulent tous les codes de la couleur. Même le christianisme, qui voue pourtant un culte privilégié au ciel et à la lumière divine, et qui commande et conditionne tous les domaines de la vie sociale, morale, intellectuelle et artistique, ne parvient pas à mettre fin à cette primauté absolue. Pendant plus d'un millénaire, c'est-à-dire jusqu'aux vitraux à fond bleu de la première moitié du XIIe siècle, le bleu demeure pratiquement absent de l'église et du culte chrétien. A cet égard, l'absence du bleu dans le système des couleurs liturgiques est particulièrement instructive.»[23] ··· ÉMERGENCE D'UNE SCIENCE L'histoire de la météorologie, en tant que science, ne peut être dressée sans prendre en compte l'histoire des instruments de mesure qui, progressivement, vont permettre de passer de l'interprétation des phénomènes atmosphériques au regard de la liturgie à des interprétations fondées sur des expériences scientifiques. C'est-à-dire l'observation des [23] Ibid. 56 phénomènes de manière expérimentale, à travers des dispositifs d'observations qui comprennent des instruments. Un instrument de mesure d'un phénomène (qu'il soit optique, physique ou chimique) est en lui-même un dispositif qui tend à traduire un phénomène en données. Considérons la notion de donnée comme étant de l'ordre de l'archive, au sens matérialisé dans une écriture codifiée, consigné et lisible par qui a accès aux codes d'articulation des unités signifiantes entre elles. Les mots, les chiffres, les signes graphiques, les symboles peuvent donc matérialiser des données. Cette lecture nécessite toutefois une consignation dans des recueils disposant, la plupart du temps, de leurs propres grammaires. A ce titre, l'histoire des sciences doit tenir compte de l'histoire des écritures scientifiques, des normalisations successives engendrées par les théories dont elle traite. Mon statut d'observateur -- et mon rôle de transmission -- atteignent là leurs limites. Je reste un amateur néophyte de science météorologique, et n'ai pas la rigueur -- et je n'y tends pas -- de l'exhaustivité des théories scientifiques. Parmi les premières grandes entreprises de collecte de données météorologiques, citons le révérend Wiliam Herle (1337-1344) qui établit un recueil d'observations quotidiennes pour la ville d'Oxford. 57 BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE En Europe, durant la Renaissance, le rôle des académies est déterminant dans la constitution et la diffusion des découvertes scientifiques. Les premières académies scientifiques sont fondées en Italie, à Rome et à Florence. Ce sont elles qui financent les recherches et les publications. Par exemple, citions Galilée qui était membre de l'Accademia dei Lincei en Italie. A Florence, l'Accademia del Cimento entreprend des travaux sur la barométrie et la thermométrie. L'Académie française et l'Académie Royale, respectivement fondées en 1635 et 1666 sont établies en France. Dans l'ouvrage Colères de la nature -- dérèglements climatiques et catastrophes naturelles[24], les auteurs nous apprennent qu'au XVIIIe siècle la fiabilité des instruments de mesure s'améliorent pour permettre d'établir des résultats comparables sur les zones géographiques à l'étude. En comparant les résultats obtenus, en établissant des moyennes pour déterminer les grandes tendances climatiques se préfigurent les prémices des premiers réseaux météorologiques. «C'est surtout à partir de 1740 que [24] Frédéric SURVILLE, Emmanuel GARNIER, Christian MOREAU. Colères de la nature - dérèglements climatiques et catastrophes naturelles. Éditions le Croît Vif, Saintes, 2012. PARTIE II 58 59 BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE PARTIE II Duhamel de Moncea, dans le Gâtinais recueille des observations. Dix ans plus tard, Réaumur, Euleur, Toaldo en Italie, Franklin et Jefferson en Amérique du Nord font systématiquement de longues séries de relevés dans leurs pays respectifs, alors que Messier, Borda et Van Swinden avaient commencé plus tôt.»[25] Réaumur établit en 1732 une échelle graduée pour la température. Elle a été élaborée à partir de la température de fusion de la glace et de celle d'ébullition de l'alcool. Son usage à travers l'Europe sera détrôné six décennies plus tard par l'échelle de Celsius, elle est graduée de 0 à 100 et va de la température de fonte de la glace à celle d'ébullition de l'eau. L'entreprise de collecte de relevés la plus remarquable au XVIIIe siècle a été faite par la Société météorologique palatine, à Mannheim. Karl Theodor, son fondateur, demande à l'abbé Jacob Hemmer (le créateur de la Société palatine), de se tourner vers la météorologie, en sus de la physique et de l'astronomie qui y sont déjà étudiées. Theordor, électeur du Palatinat-Bavière, a pour idée de mettre en place un réseau météorologique qui repose sur les observations de différentes institutions scientifiques à travers l'Europe, auxquelles il compte envoyer des [25] Ibid. 60 BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE PARTIE II instruments de mesure conçus au sein de la SMP. Ceci pour des raisons évidentes de calibrage des instruments, permettant des comparaisons uniformes. «Cinquante institutions (académies, universités, sociètés savantes, etc.) sont contactées. Trente-sept contribueront à un moment ou un autre au projet (entre 15 et 33 selon les années).»[26] Les correspondants, (parmi lesquels comptent des scientifiques de Dijon, Marseille, La Rochelle, Genève, Rome et Bruxelles) transmettent chaque mois à Mannheim les résultats de leurs relevés consignés sur un formulaire de douze feuilles établi, lui aussi, par la SMP. L'objectif de l'entreprise est important : rassembler des données quotidiennes pour calculer des moyennes mensuelles et annuelles, analyser ensuite les résultats pour déterminer les tendances météorologiques et climatiques en Europe. Il s'avère que ces données, publiées de 1781 à 1787 au sein des Éphémérides, a effectivement fait date pour les climatologues et météorologistes des générations suivantes. Le contenu des Éphémérides constitue un témoignage dense. Le réseau météorologique de la SMP est exemplaire par la rigueur des observations faites (trois relevés par jour, à 7 heures, 14 heures et 21 heures) et le territoire qu'il couvre. Le nombre des [26] Ibid. (p.61) 62 BRÈVE HISTOIRE DE LA MÉTÉOROLOGIE PARTIE II phénomènes observés est aussi important, douze par relevés transmis : baromètre, thermomètre intérieur, thermomètre extérieur, hygromètre, déclinaison de l'aiguille aimantée, vent, pluie, hauteur des eaux de la rivière la plus rapprochée, lune, aspect du ciel et des météores. L'abbé Hemmer meurt en 1790 et a mal prévu sa succession. La publication des Éphémérides s'arrête en 1795. Il faudra attendre plus de cinquante ans pour voir l'émergence de réseaux météorologiques d'état. Un aspect m'intéresse particulièrement dans les Éphémérides de la Société météorologique du Palatinat : il s'agit de signes graphiques présents au sein des douze colonnes dédiées à la présentation des relevés. Ils ont été établis par Hemmer, et les conditions d'usage étaient décrits dans un fascicule que je n'ai pas eu l'occasion de consulter : Monitum ad observares. Après cette brève histoire de la météorologie, passons au coeur du mémoire qu'est la partie suivante. Elle s'attachera à décrire les différentes graphies historiques de la météorologie. Dont les Éphémérides, qui constituent une véritable charnière historique dans la question du rôle du symbole météorologique. 64 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE · A PARTIR DU CODE SYNOP C'est par internet que j'ai découvert l'origine des symboles représentés sur une des planches d'illustration qui accompagne le texte de Munari. Pour la plupart, ce sont des pictogrammes issus du code synop, utilisé en météorologie pour transmettre des messages codés, émis par des observateurs humains ou des machines. Le code synop permet de transmettre des informations sur le temps présent. Le message transmis est structuré selon le modèle suivant [1] : AABB 30124 99xxx xxxxx xxxxx xxxxx 00xxx 1xxxx 2xxxx 3xxxx 4xxxx 5xxxx 6xxxx 7xxxx 8xxxx 9xxxx 222xx 0xxxx 1xxxx 2xxxx 3xxxx 4xxxx 5xxxx 6xxxx 70xxx 8xxxx 333 0xxxx 1xxxx 2xxxx 3xxxx 4xxxx 5xxxx xxxxx 6xxxx 7xxxx 8xxxx 9xxxx Cet exemple montre la manière dont est composé un message synop, par groupes de cinq chiffres. En tête figure l'indicateur du type de station («AABB indicateur qu'il s'agit d'un message synop provenant d'une station terrestre»), suivi de quatre chiffres [1] Extrait du site internet Wikipédia, de l'article SYNOP. http://fr.wikipedia.org/wiki/Code_SYNOP 68 indiquant la date d'émission du message («30124 signifie le 30 décembre et la vitesse des vents est mesurée par anémomètre en noeuds (code 4)»). Suivent l'indicateur chiffré de la station internationale émettrice du message (99xxx) puis les données codées: 1xxxx, 2xxx etc. synop est l'abréviation de synoptique, terme employé en météorologie pour désigner une échelle d'observation. Alex Hermant [2] se sert de la classification d'Orlansky pour définir cette échelle, qui l'établit comme comprise entre 2000 km et 10000 km. Le code synop est donc un acteur de transmission d'informations à grande échelle. La dimension numérique du synop est complétée par un ensemble de signes permettant de transposer les informations chiffrées en informations pictographiques, ce qui facilite la cartographie des phénomènes observés. De manière théorique, observons que le code synop prévoit de transmettre un ensemble de données complexes dont voici la liste : nébulosité, direction et vitesse du vent, rafales, température de l'air sous abri, valeur du point de rosée (humidité), pression atmosphérique à la hauteur de la station, valeur de la pres- [2] ALEX HERMANT, Traqueurs d'orages. Éditions Nathan, Coll. Les rendez-vous de la nature, Paris, 2000. Chapitre 1 : Base des principes météorologiques. (p.13) 69 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE sion, tendance de la pression, hauteur des précipitations, description du temps qu'il fait au moment de l'observation, valeur du minimas de température (le matin à 06h00 UTC) et enfin, valeur du maxima de température (le soir à 18h UTC). [3] Si la station émettrice ne dispose pas des instruments nécessaires à l'observation de certains phénomènes, ou si les conditions météorologiques ne permettent pas l'observation, les groupes de chiffres correspondants sont omis. La transposition du message chiffré en signes graphiques peut être effectuée à l'aide de tableaux à double entrée qui mettent en correspondance les ensembles de chiffres et leur représentation symbolique. Voir les tableau[D10] et[D11] des pages suivantes. La valeur internationale du synop permet aussi des variantes régionales d'observation, ce qui induit des changements dans les deux types de représentation (graphique et chiffrée). Ces différences dans l'écriture météorologique dépendent bien entendu du climat de la zone géographique où est située l'observateur. [3] Liste dressée d'après la page web : http://zebulon1er.free.fr/codes.htm 70 [D10] Tableau de transposition d'un message numérique SYNOP en représentation symbolique. Issu du site interet www.weathergraphics.com 71 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE Il existe d'autres codes conçus pour transmettre des informations sur les phénomènes atmosphériques. Citons parmi eux le metar (sigle de meteorological aerodrome report), utilisé pour les observations météorologiques en aéronautique. Le metar renseigne donc des phénomènes différents de ceux transmis par le code synop. Sa grammaire est également différente. Contrairement au synop qui est essentiellement composé de chiffres, le metar est un message hexadécimal, donc codé avec une articulation de chiffres et de lettres entre eux. Au niveau du type d'informations décrites, le metar sert à décrire les conditions de visibilité de manière plus précise que le synop, étant donné l'importance de tels facteurs pour les conditions de vol. Il existe également un autre type de code utilisé en aéronautique : le taf (pour terminal aeorodrome forecast). Comme son nom anglais l'indique, la fonction des messages codés taf n'est pas de décrire le temps météorologique observé au moment de son émission, mais il transmet des informations sur les prévisions, donc le temps qu'il fera probablement. Ils sont établis par les météorologues qui exercent leurs compétences au sein des centres de prévision météorologiques. Ces messages sont absolument nécessaires à la planification des vols internationaux. La découverte de l'existence de ces trois codes internationaux a nourri considérablement mon 72 [D11] Symboles pour les cartes d'observations. http://www.tibleu.com/meteo_satellites/analyse.htm 73 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE intérêt pour la météorologie. La complexité des dispositifs de communication dont ils dépendent et la rigueur nécessaire à la manipulation de tels messages (écriture et lecture) m'ont fait comprendre qu'il s'agissait effectivement de codes techniques réservés à des élites. J'emploie le mot élite pour désigner les usagers de tels codes. Par ce terme j'entends les vagabonds, les électriciens, les scouts, les météorologues évoqués par Munari dans son texte Pour un langage de signes et de symboles ? Tous ceux qui constituent le «groupe défini d'usagers» si essentiels à la constitution d'un signe (voir partie I, note[2]). «Normalisées, ces écritures doivent avoir une Histoire...» Ceci était ma première intuition, suivie par les questionnements: «Est-il possible que je puisse, à mon échelle -- en tant qu'amateur de signes graphiques -- tenter de l'établir ?» «D'où viennent ces pictogrammes dont j'ignorais auparavant l'existence ?» «Puis-je faire une analyse sémiologique de la météorologie ?» «Ai-je à ma portée les moyens d'être exhaustif ?», «Ce pan de l'histoire du graphisme n'a-t-il pas déjà été écrit ?» Pour ce qui est de l'exhaustivité, la réponse est non. En tout cas, pas maintenant, pas ici. Il faudra définir des angles de recherche plus précis. Sachez toutefois que, même si elles restent parfois en suspens dans les lignes qui suivent ; ces questions naïves 74 [D12] Représentation graphique d'un message SYNOP. Ce qui suit est mon interprétation, basée sur les indications disponibles à l'adresse http://www.astrosurf.com/luxorion/meteo-messages.htm Vitesse moyenne du vent au cours des 10 dernières minutes de 15 noeuds en provenance du Nord-Ouest. Température du point de rosée de -0,5 degrés. La pression au niveau de la mer est de 1012.2 millibars. Pression atmosphérique en baisse constante au cours des trois dernières heures. La différence de pression depuis trois heures est de 0,12 millibars. Pluie faible intermittente. Visibilité horizontale à 8 kilomètres. La couverture nuageuse est de 7/8. Nuages bas observés : Stratocumulus. Nuages moyens : Altocumulus. Nuages élevés : cirrus dispersés. 75 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE sont les fondements de l'entreprise de recherche que je compte poursuivre dans un cadre universitaire. Ce qui suit reste donc une tentative d'Histoire du graphisme, liée de près à celle de la météorologie -- et nous le verrons, de la climatologie. Je commençais mon investigation par le code synop, sa double représentation graphique et numérique ayant constitué au début de mes recherches un véritable mystère (concernant ses origines). J'admettais et comprenais toutefois l'aspect pratique de cette double écriture. En imaginant le processus de transmission des messages comme suit. Les données relevées sur les instruments de mesure sont consignées et chiffrées suivant la grammaire du code synop et envoyée à un destinataire. L'information peut être relayée rapidement par des automates (je pensais alors à l'informatique) à travers un réseau. Une fois transmise au destinataire (automate ou non), les données codées sont décodées. Le sens du message est alors révélé, (même s'il est lisible dans son état chiffré, avec une expérience pratique). Le message comprend d'une part les relevés uniquement instrumentaux et d'autre part les relevés du météorologue lui-même (effectués de manière empirique, tels la description de l'état du ciel, les types de nuages visibles, leur nébulosité etc.) 76 SMFR01 LFPW 250000 AAXX 25004 07460 02465 60901 10143 20122 39854 40239 53002 60001 86500 333 60007 86615 90710 91102 93100 555 60005= 77 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE En découvrant cet ensemble de signes synop (voir [D10] et [D11]), mon regard s'est focalisé sur un groupe particulier : celui qui représente les précipitations. Lui-même est composé de plusieurs sousgroupes : précipitations intermittentes, précipitations continues, orage/tempête et autres météores. J'ai vu dans le dessin des signes correspondant à la pluie, à la neige et à la bruine une parenté avec la typographie. Ainsi la pluie est signifiée par un point ou une puce, la neige par une étoile à cinq branches (j'y vois une astérisque), et la bruine par une virgule ou une apostrophe. Un seul de ces éléments signifie une quantité faible, ils sont groupés par deux pour une quantité modérée et par trois pour une chute en forte quantité. Ces indications sont valables pour les chutes d'hydrométéores à fréquence intermittente. Notez que dans ce cas les glyphes sont alignés verticalement. Par contre, pour la représentation des hydrométéores tombant de façon continue, faible correspond au groupement de deux occurrences, modérée à trois occurrences et forte à quatre occurrences. Dans cette catégorie de chute à fréquence continue, les glyphes sont alignés horizontalement, en triangle sommet pointé vers le haut quand il y a trois ocurrences de signes et en losange lorsqu'ils sont groupés par quatre. Cette ressemblance frappante avec des caractères typographiques m'amène 78 Pluie Neige Bruine Pluie Neige Bruine PRÉCIPITATIONS I N T E R M I TT E N T E CONTINUE FORTE MODÉRÉE FAIBLE 79 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE à penser que ces symboles (ceux constitués d'éléments de ponctuation latine) sont plus anciens que ceux des autres groupes. L'hypothèse que j'en fais a priori repose sur une intuition. Je pense que pour établir une notation symbolique archaïque de la météorologie, les savants ont emprunté leurs premiers éléments à des systèmes d'écriture préexistants. Systèmes qui doivent comprendre des éléments de ponctuation, comme dans les langues européennes. Cette hypothèse a été formulée de manière réellement intuitive. Ce qui fait que, dans un premier temps, par manque d'éléments d'études et par mon ignorance du sujet, elle n'était pas bien solide. Je m'en contentais toutefois, guidé par mes connaissances en histoire de la typographie et plus largement de l'imprimerie. Autre hypothèse formulée au début de mes recherches : en observant le tableau[D11], d'évidentes proximités graphiques rassemblent les signes entre eux lorsqu'ils sont groupés en fonction des phénomènes qu'ils décrivent... En réorganisant légèrement ce classement pour ne laisser plus que les symboles eux-mêmes, leurs similitudes et leurs différences apparaissent de manière frappante. Une de différences notables concerne peut-être le groupe que j'ai désigné comme le no1, dont les éléments circulaires pleins ou vides décrivent la nébulosité du 80 1. 2. 3. 4. 5. 7. 6. 9. 10. 11. 8. 12. 13. 14. 15. 81 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE ciel. La cohésion graphique interne à ce groupe est d'autant plus remarquable qu'elle contraste avec les demies-sphères, triangles, segments droits et courbés, les flèches, les points et les étoiles visibles dans tous les autres groupes. Le groupe no7 aussi, se distingue des autres par son articulation linéaire. Ce groupe est destiné à cartographier les fronts d'air. Des modules triangulaires (bleus) et demi-sphériques (rouge) s'assemblent pour composer une ligne. De part et d'autre de chaque module, des segments lient les modules les uns aux autres. Ce type de représentation est un des rares systèmes que la météorologie télévisée donne à voir, avec celui des isolignes dont je parlerais plus loin. J'ose avancer que la plupart de ces groupes de signes employés en cartographie météorologique ont été conçus dans des temporalités diverses. Et que leur histoire accompagne celle de la découverte des phénomènes et des techniques d'observation atmosphériques. A la manière d'un archéologue qui cherche les traces de différentes campagnes de construction d'un édifice, je souhaitais amorcer une archéologie du signe météorologique. Dans cette optique -- afin de consulter des archives -- je me rendais à la Bibliothèque Centrale de Météo-France à Saint-Mandé. Auparavant je m'étais renseigné sur le portail web de la bibliothèque, qui conserve un fonds de docu- 82 Météo-France 73 Avenue de Paris, 94165 Saint-Mandé 83 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE ments anciens, dont une grande partie est en cours de numérisation. Quelques titres et planches d'illustration ont alors suscité mon intérêt. J'y allais avec l'espoir de les consulter. Le documentaliste à qui j'expliquais mes intentions de recherche me rassure en m'indiquant qu'elles touchent à un domaine très spécifique de la météorologie. Qu'à sa connaissance il y a peu d'ouvrages généraux sur le sujet. Il me demande si toutefois, je suis intéressé par la documentation de l'OMM (Organisation Météorologique Mondiale) ? Dans le doute, je réponds par l'affirmative (L'OMM est l'organisme basé à Genève qui (entre autres), établit les normes liées à la météorologie). Je me trouve assis à une table sur laquelle cinq classeurs rouges sont empilés. Ils contiennent des feuilles perforées. Elles sont composées essentiellement de typographie, une linéale grotesque -- Suisse oblige. Le tout est imprimé en noir et leur donne un aspect très austère. Cette documentation sert de référence aux météorologues du monde entier, je consulte la version Française des ouvrages indiqués page suivante. Je survole le contenu des classeurs et photocopie quelques pages que je garderais comme aide-mémoire. C'est assez complexe. Une visite ne suffira pas à m'habituer à la densité de la nomenclature mise en place par l'OMM. Ces classeurs rouge sont par contre une source de 84 premier choix pour dresser l'histoire de la normalisation des communications (chiffrées et graphiques) en météorologie. Un type d'archives qu'il faudra que je dissèque avec méthode. Pages suivantes, les documents sont extraits de : Manuel des codes. Codes internationaux. Volume I.1 Partie A -- codes Alphanumériques. OMM T No 306 Secrétariat de l'organisation Météorologique Mondiale, Genève, Suisse, 1995 Cote P0077D Manuel des codes. Codes régionaux et pratiques nationales de chiffrement. Volume II. OMM No 306 Édition 1998 Cote P0077D Guide du système mondial d'observation OMM No 488, troisième édition, 2009 Organisation Météorologique Mondiale, 2007, Genève Règlement technique. Volume 1. Pratiques météorologiques générales normalisées et recommandées. Édition 1998, Documents de base No 2. OMM No 49 Secrétariat de l'Organisation Météorologique Mondiale, Genève, Suisse, 1988 Cote P1387D 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE L'espace de consultation de la bibliothèque n'est pas très grand (disons entre trente et quarante m²), j'aimerais connaître un jour les dimensions de la réserve. Le bâtiment héberge également une petite librairie dédiée à aux sciences qui observent l'atmosphère, dans laquelle j'ai fait l'acquisition d'un livre généraliste sur l'histoire de la météorologie[4]. Il m'est très utile, car il contient un chapitre intitulé «Les cartes du temps», où est abordée la question de la représentation des données météorologiques sur carte. Le thème est développé de manière chronologique, en accordant une place de choix aux théories scientifiques qui permettent l'écriture des phénomènes observés. Le fil conducteur du livre est une attention particulière accordée aux différents instruments d'observation. J'apprécie d'autant plus que ce deuxième chapitre renseigne parfois sur les modes de communication qu'ont pu employer les météorologues. M'apprenant par exemple l'existence d'un appareil nommé radio fac-similé, conçu en 1949 et utilisé en France jusqu'aux années 1980. Cet appareil permettait de transmettre par liaison [4] La météorologie, du baromètre au satellite. Mesurer l'atmosphère et prévoir le temps. Jean-Pierre JAVELLE, Michel ROCHAS, Claude PASTRE, Michel BEAUREPAIRE, Bruno JACOMY. Éditions Delachaux et Niestlé, Lausanne, 2000 96 [D13] Radio fac-similé Ibid. (p.108) 97 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE filaire ou liaison radio des images. Utilisé en météorologie ces images transmises étaient des symboles synoptiques imprimés sur des cartes. Voici un autre exemple de message graphique codé. La carte (l'image) est sans doute réalisée au préalable puis interprétée par un appareil qui la convertit en un signal électrique. Une fois envoyé à son destinataire, un appareil décode la chaîne de signaux et imprime l'image ainsi reconstituée. Cet exemple de radio facsimilé une piste à approfondir pour remonter aux sources du code synop, dans la relation de l'image et ses constituants, code qui la génère ou la transmet. «La carte météorologique est le moyen le plus pratique que l'on connaisse pour décrire le temps qu'il fait ou qu'il fera, à un instant donné, sur un vaste domaine géographique. Une fois le symbolisme connu, la carte permet d'assimiler en un coup d'oeil une vaste quantité d'informations. Transmettre par écrit la même information nécessite un texte long, fastidieux à lire et difficile à mémoriser [5]». Le rôle de la cartographie est donc essentiel, un outil graphique pour simplifier la complexité des phénomènes observés ou la description verbale. Les raisons de la nécessaire normalisation entrete- [5] Ibid. (p.86) 98 nue par l'OMM me semblent maintenant évidentes. Cet organisme oeuvre à l'entretien de langages graphiques et de codes internationaux pour dépasser les barrières culturelles que peuvent représenter les langues (l'expression verbale). ·· AVANT LE SYMBOLISME MÉTÉOROLOGIQUE A partir de cet ouvrage acheté à Saint-Mandé, j'ai dressé le soir même une liste des futurs documents à consulter. Cet important deuxième chapitre confirme également le résultats de mes premières recherches sur le Web, dont plusieurs sites mentionnaient une carte essentielle, celle de l'astronome Edmund Halley. Cette carte fut publiée en 1686 dans Philosophical Transactions 16 (voir[D14]+bis). Elle est importante en cartographie météorologique car elle introduit le fait de représenter la direction des vents par des flèches. Plus qu'à des flèches, il est amusant de relever qu'elles ressemblent à des traînes de comètes (Halley s'est prononcé sur les apparitions cycliques de la comète qui porte son nom). Sa carte des vents concerne les alizés sous lesquelles il a navigué au cours de plusieurs voyages. Les auteurs de La météorologie, du baromètre au satellite, nous rappellent 99 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE [D14] Halley's map of trade winds and monsoons. From E. Halley, "An Historial Account of the Trade Winds, and Monsoons, Observable in the Seas between and near Tropicks, with an Attempt to Assign the Physical Cause of the Said Winds", Philosophical Transactions 16 (1686) map oppoite p.151. 100 [D14 bis] Document extrait de : Air Apparent, How Meteorologists Learned to Map, Predict and Dramatize Weather. Mark Monmonier, The University of Chicago Press, Chicago and London, 1999. (p.27) 101 GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE PARTIE III [D15] Original imprimé de la carte de Halley 102 103 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE l'importance de l'anticyclone des Açores dont les navigateurs Portugais semblaient avoir compris le fonctionnement, en s'en servant au XVe siècle pour naviguer dans l'Atlantique. Il semblerait qu'aucune carte avant celle de Halley ne représente graphiquement ces données climatologiques. Mark Monmonier indique que la carte de Halley donne plus à voir des données climatiques que météorologiques. La carte reproduite dans son livre ne fait pas référence à l'originale, bien trop grande pour y figurer, mais reprend l'essentiel des informations qu'il y a consigné. Cette fidélité est due au fait que la reproduction est publiée dans une revue scientifique éditée par la Royal Society de Londres, de 1685 à 1692. Cette carte se concentre sur les zones tropicales situées entre le 30° nord et le 30° sud, au-delà sont représentés assez d'éléments pour y reconnaître les zones de vents variables à l'étude. Sa carte omet également une grande partie du pacifique. "Too wide for a standart book page, Halley's map of trade winds and monsoons separates conveniently into two parts in figure 2.5, a substancial reduction from the original size (19,2 by 15.7 inches) that nonetheless captures the map's design and content Similar at first glance to Hally's world chart of magnetic declination, the winds map omits most of the Pacific Ocean but focuses on the tropics, exending beyond 30° north and south only far enough to identify zones of 104 [D16] Document extrait de la feuille de notifications utilisées dans la documentation de vol, établie par l'OMM. Référence bibliographique exacte manquante. 105 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE `Variable Winds' dominated by cyclonic storms" [6] Voici un premier élément de réponse concer- nant la représentation actuelle des vents à l'aide de flèches, (voir carte page 89, et document[D16] page précédente). Il faudra approfondir en amont de 1686, chercher avant la carte de Halley pour connaître des précédents fléchés dans la représentation du vent. Cette technique de représentation est peut-être héritée de normes établies en astronomie à la même époque (ou auparavant), je chercherai donc plus tard des précédents dans ce domaine. C'est en tous cas une hypothèse probable, Halley étant un grand scientifique, il a par ailleurs effectué des études sur la déclinaison des champs magnétiques au cours d'expéditions maritimes. Il a probablement employé des procédés algébriques et géométriques permettant de visualiser des relevés effectués en différents endroits géographiques. Une autre idée me vient également: étudier la forme des girouettes, peutêtre existe-t-il un lien entre la flèche métallique dont la queue est déplacée par la force du vent et la représentation d'un segment dont l'axe de rotation est en un point central. Ce serait alors un formidable [6] Air Apparent, How Meteorologists Learned to Map, Predict and Dramatize Weather. Mark Monmonier, The University of Chicago Press, Chicago and London, 1999. (p.26) 106 pont entre la conception (ancestrale ?) d'un objet et son interprétation graphique, application géomé- trique du principe schématique de l'objet, de son fonctionnement. / DIGRESSION Quelques informations glanées sur l'article Wikipédia correspondant à la girouette. Le mot et le principe du dispositif auraient été impor- tés en France par les Vikings. Étymologiquement, «girouette» provient de l'ancien scandinave veðr-viti, que l'on peut traduire par «indicateur de temps». Veðr donnera d'ailleurs l'anglais Weather: le temps météorologique. «Le mot est également attesté en normand sous les formes wirewire, wirewite, virvite (Rouen, 1474) au Moyen-Âge.»[7] En voulant approfondir, je remarque en consul- tant l'Encyclopédie des symboles[8] que la conception symbolique de la flèche est depuis longtemps liée au vent : «Ruda, le dieu indien de la Tempête, envoyait des flèches porteuses de maladies, tandis que sous son aspect bienfaisant, portant le nom de Shankara, il envoyait de doux rayons. La déesse à tête de lionne [7] D'après l'article Girouette de l'Enyclopédie en ligne Wikipédia. [8] Op. cit., article «Flèche» (p.263) 107 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE de l'ancienne Égypte, Sekmet, dont le nom est associé aux vents torrides du désert, envoyait des flèches qui transperçaient les coeurs. [...] Dans le langage moderne des signes, la flèche signifie simplement l'indication d'une direction, mais elle n'est jamais plus considérée en tant qu'arme.» Cette dernière remarque est bien entendu à mettre en relation avec les points cardinaux, et la rose des vents. Je poursuis le récit de ma visite à bibliothèque de Météo-France. Dans La météorologie, du baromètre au satellite[9] est mentionné les débuts d'un processus de transcription des observations météorologiques en un code graphique international. «L'histoire a retenu ceux qui ont été définis par le météorologiste Petrus Von Musschenbroek (1692-1761) et qui ont été publiés en 1728 dans un document imprimé reproduisant ses observations effectuées à Utrecht. En 1771, Johann Lambert (1728-1777) propose d'implanter un réseau de stations météorologiques disposées de façon régulière à la surface du globe et il définit une série de symboles plus complète que celle de Musschenbroek.»[10] Enfin ! Enfin mes hypothèses se confirment. Il existe donc une histoire du sym- [9] [10] Op. cit. Ibid. (p.91) 108 [D17] Les symboles utilisés par Musschenbroek en 1728 (d'après Fristinger, 1977). Extrait du livre La météorologie, du baromètre au satellite, op. cit. [D18] «Fig. 12.4. Weather glyphs devised by Lambert in 1771 (upper row) and the Meteorological Society of the Palatinate between 1781 and 1792 (lower rows). Compiled from C. Fitzhugh Talman, "Meteorological Symbols", Monthly Weather Review 44 (1916): 265.» Symboles issus du livre Air Apparent - How Meteorologists Learned to Map, Predict and Dramatize Weather de Mark Monmonier. Op. cit. (p.220) 109 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE bole météorologique. Je suis heureux de découvrir que d'autres avant moi se sont penché sur la question. Heureux également que leurs notes aient été publiées, elles me permettent de confirmer certaines des mes maigres hypothèses fondées sur le fantasme de signes archaïques. Le fantasme s'estompe et laisse place à du tangible. Je n'ai pas encore cherché d'écrits de Fristinger pour remonter plus en amont. Par contre, Monmonier éclaircit les intentions de Lambert. Mathématicien, Johann Heinrich Lambert (1728-1755) met en place en 1771 une série de symboles pour les nuages, la pluie, la neige, le brouillard et la foudre. Selon Monmonier, les enjeux étaient doubles: dépasser les frontières que constituent les langues et gagner de la place dans le fait de consigner des données imprimées. "In 1771, Lambert proposed the small multielement symbols for clouds, rain, snow, fog, and thunder in the upper row of figure 12.4. His goal was twofold: overcoming language barriers and saving place in printed records."[11] Monmonier le souligne : ces symboles sont composés pour la plupart de plusieurs éléments répétés. [11] Mark Monmonier Air Apparent - How Meteorologists Learned to Map, Predict and Dramatize Weather Op. cit. (p.219) 110 La ressemblance avec les symboles employés au sein du code synop pour signifier la plie, la bruine et la neige est évidente. Cela confirmerait mon idée selon laquelle leur origine est d'ordre typographique. Un tel usage est pratique: profiter de la mobilité des caractères typographiques pour représenter une quantité, en répétant un nombre d'occurrences. Le gain de place est évident, le gain de temps et de matériaux d'impression aussi. Facile à lire si l'on en connaît la signification, mais surtout moins coûteux en quantité de caractères mobiles à employer, en temps passé au sein de l'atelier d'impression, en encre, en papier, en main d'oeuvre. Mes propos sont influencés par la thèse de Robin Kinross, pour qui, dans son livre La typographie moderne,[12] l'atelier d'impression du XVIIIe est une des structures où naît l'idée de modernité. Et avec elle, celle de l'ouvrier, celle de la division des tâches et de l'optimisation du rapport coût de production/prix de vente. Sa thèse est discutable, et bien plus nuancée que l'évocation réductrice que j'en fais. [12] Robin KINROSS, La typographie moderne - Un essai d'histoire critique. Éditions B42, Paris, 2012 pour la traduction française. 111 GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE PARTIE III [D19] Symboles météorologiques en usage dans les Éphémérides de la Socièté Météorologique palatine de Manheim. 1781 112 113 GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE PARTIE III [D20] Atlantique Nord Cartes de la direction et de l'intensité des vents par L.Brault, Lieutenant de Vaisseau. Au dépôt des cartes et Plans de la Marine, 1874 114 115 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE Une autre entreprise graphique remarquable, à l'initiative du Lieutenant de Marine Française Léon Brault (1839-1885). Sur la double-page précédente est reproduit un extrait de l'une de ses seize cartes publiées entre 1874 et 1880. Ce sont des cartes climatologiques par trimestre, donc des moyennes établies sur un temps donné. A la différence de la carte de Halley, cette carte de Brault concerne des relevés établis principalement en Atlantique: «en latitude de 5° Sud à 55° Nord et en longitude de 8° Est du méridien de Paris à 9° Ouest». Pour rappel, la carte des pages précédentes est tronquée de moitié en largeur, nous n'y voyons donc que les côtes nord et sud américaines. Cette carte rend compte de relevés établis par les vaisseaux français qui naviguent en Atlantique au cours de l'année 1874. Le principe de la rose des vents pour représenter des moyennes de forces et directions est ingénieux. Il permet -- contrairement à une unique flèche qui représenterait une seule valeur, la moyenne de directions sur un secteur géographique -- de visualiser des courants dominants. Plus qu'une seule valeur mathématiquement exacte, mais absolument a-fonctionnelle ou insignifiante pour représenter une collecte de données sur le long terme. Les flèches indiquent la direction vers laquelle le vent se déplace, contrairement à l'inclinaison des barbules et des fanions 116 contemporains qui ornent la queue des flèches météorologiques. [D21] Le système de Léon Brault indique ici des vents soufflant majoritairement vers le Nord-Ouest. [D22] La barbule indique un vent de 15 noeuds se déplaçant en direction du Sud-Est. L'entreprise de Brault s'inscrit dans un contexte de normalisation des relevés météorologiques. Un de ses prédécesseurs dans cette tâche est Matthew Fontaine Maury (1806-1873), commandant américain qui prend conscience de l'importance des relevés météorologiques à bord des navires. En 1853, Maury est à l'initiative de la première conférence météorologique internationale, qui a lieu à Bruxelles. Au cours de cette conférence est adopté un format type de livre de bord météorologique afin de normaliser 117 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE le type de données relevées et leurs fréquences. Il dresse également une série de cartes basées sur ces relevés. «Entre 1844 et 1861, il dresse les premières cartes Winds and Currents sur lesquelles apparaissent des tableaux circulaires donnant la fréquence du vent par direction, par carrés de cinq degrés de longitude et de latitude.»[13] On peut voir dans les procédés mis en place par Maury et Brault une volonté de normalisation et de standardisation des relevés. Ils explorent les données récoltées au cours de trajets maritimes afin de connaître plus précisément la manière dont les vents dominants se comportent, à l'échelle de plusieurs années, selon les saisons. Dans les deux cas, ce sont des travaux d'observation climatologiques, plus que météorologiques. Car ils visent à comprendre le fonctionnement global des phénomènes atmosphériques. Ils s'appuient pour effectuer leurs études respectives sur un réseau constitué d'informateurs de «première main» que sont les marins. Des hommes dont le métier est lié à l'observation des vents pour la navigation. Il semble d'ores et déjà se dessiner une différence notable entre la climato- [13] La météorologie, du baromètre au satellite. Mesurer l'atmosphère et prévoir le temps. Op. cit. (p.87) 118 logie et la météorologie. Telle que je la comprends, la différence se situe à la fois au niveau d'une variation d'échelle temporelle, et une variation d'usage. La climatologie semble être l'étude de phénomènes climatiques sur des cycles plus longs. Quant à elle, la météorologie serait l'étude des phénomènes atmosphérique qui contribuent à comprendre les variations du climat, par la mise en relation de données. Elle serait donc l'étude de l'atmosphère à une échelle temporelle dite «micro». Et l'étude climatologique pourrait être désignée comme «macro». En même temps, les deux sont mutuellement liées. Une fois archivées, les données météorologiques alimentent des «modèles» mathématiques de comportement de l'atmosphère. La climatologie aurait été une science avant la météorologie ? Car une des acceptions les plus communes de la météorologie est qu'elle permet de «prévoir» le temps à venir. Or, les trois précédents exemples de graphie qui synthétisent des phénomènes atmosphériques portent sur une description du temps passé. Une synthèse graphique effectuée et rendue publique a posteriori. S'en suivent quelques questions... Qu'en est-il des réseaux météorologiques terrestres ? Les travaux de Maury et de Brault sont-ils isolés ? Quelles évolutions techniques permettent de passer d'une analyse du temps passé à un temps présent ? Plus précisé- 119 GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE ment, avec quels moyens, et à quel moment de l'histoire le graphisme permet d'établir une représentation du temps présent ? Est-ce même possible ? Pour cela, il faudrait réduire la latence entre la génération d'un signe et la «durée de vie» constatable de son signifié. Établir des systèmes technologiques adaptés à la fugacité constante des phénomènes atmosphériques. S'organiser pour cela autour du partage des savoirs. Faire avancer les techniques d'observation. Fonder des langages communs qui laissent place à l'affirmation de positions individuelles. ··· PREMIERS RÉSEAUX MÉTÉOROLOGIQUES D'ÉTAT Si l'on veut traiter de la représentation graphique des données en météorologie, il est essentiel de s'intéresser à la manière dont ces données sont produites. Pour savoir à quoi elles correspondent, il faut observer de près les conceptions scientifiques qu'elles représentent. En cela, les symbolismes archaïques de Musschenbroek, de Lambert et de la SMP dépendent de contextes théoriques bien distincts. Ces trois exemples ne sont en rien exhaustifs et il faut savoir que toutes les sociétés savantes ayant contribué à la constitution de la climatologie et de PARTIE III 120 121 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE la météorologie ont développé leurs propres réseaux. Chaque socièté avait des raisons, des intérêts différents à observer les phénomènes célestes. Durant les années 1860 se développent en occident des pratiques de normalisation des observations. Avec elles, une homogénéisation des unités de mesure et un désir d'échanges entre états des données scientifiques. Ce partage d'informations sera permis par la mise au point des systèmes télégraphiques. Une invention qui va pousser à des changements majeurs dans la transmission des informations. Avec le télégraphe s'accentue aussi les pratiques de transcription. Les fondateurs de la télécommunication s'ingéniant à étudier l'économie de l'information, et son ergonomie, par la quantification et la normalisation. La météorologie, comme bien d'autres disciplines culturelles, va profiter de cet élan technologique et faire muter, dans un élan international, les systèmes d'écritures dont elle disposait jusqu'alors. Les systèmes symboliques vus précédemment seront alors augmentés dans leur charge sémiotique de quantification. A propos du télégraphe: «L'idée d'utiliser l'électricité et des fils conducteurs pour transporter une information n'est pas nouvelle. Elle fut expérimentée au XVIIIe siècle, dans des expériences de salon, à l'aide de moyens rudimentaires faisant appel à l'élec- 122 tricité statique. Mais pour se développer, il fallait au télégraphe électrique une source d'énergie régulière, continue. Au début du XIXe siècle, les travaux des savants Galvani, Volta, Becquerel, Daniell, aboutissent, vers 1836, à des piles de capacité suffisante. D'autres savants, l'Américain Henry, les Français Arago, Ampère, mettent au point et perfectionnent électroaimant, et viennent compléter les connaissances sur les propriétés de l'électricité. Utilisant ces nouvelles techniques, des bricoleurs de génie mettent au point, en 1837, quasiment simultanément en Angleterre et aux États-Unis, les premiers télégraphes électriques. En Angleterre, Wiliam Cookes et Charles Wheatstone développent un système dans lequel le signal est visualisé par les variations d'aiguilles aimantées devant les cadrans. Pour financer leur réalisation, ils s'adressent aux compagnies de chemin de fer qui, depuis l'ouverture du service public, ont besoin de communiquer de gare à gare. Les responsables du chemin de fer étant ouverts aux techniques nouvelles, les choses vont vite. En 1852, on estime que l'Angleterre compte 6500 kilomètres de lignes télégraphiques. En Amérique, Samuel Morse (1791-1871) a l'idée, en 1832, de transmettre les lettres de l'alphabet directement codées par les interruptions, rapides ou espacées, du courant électrique. En 1837, son 123 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE appareil est prêt. Il s'adresse à la puissance publique qui n'en voit pas l'intérêt. Il part en Europe présenter son brevet, mais sans plus de succès. En Angleterre, le terrain est déjà occupé ; en France, il est reçu par Arago, mais l'administration préfère faire appel à ses propres services (le service du télégraphe optique) pour développer ce système, plutôt qu'à une entreprise privée. De retour aux États-Unis, il obtient finalement des crédits pour réaliser une ligne expérimentale entre Washington et Baltimore, inaugurée en 1845. L'Angleterre disposait alors de plusieurs centaines de kilomètres de lignes. [...] Au début de l'année 1845, la première ligne télégraphique, Paris, Rouen est installée. Une transmission expérimentale a lieu le 18 mai 1845 en gare de Saint-Germain,. En 1850, le ministre de l'intérieur Louis Napoléon Bonaparte ouvre le télégraphe électrique au commerce et à la communication privée, tout en contrôlant soigneusement le contenu des dépêches : toujours l'obsession de la sécurité. Mais les recettes contribuent à l'extension du réseau et, en 1855, toutes les préfectures de France sont reliées à Paris. Avril 1855 voit également le prolongement de la ligne Paris-Vienne jusqu'aux environs de Sébastopol sur la mer Noire, permettant ainsi à l'empereur d'être informé rapidement de l'évolution 124 de la guerre en Crimée [...].»[14] En France, c'est dans ce contexte que le réseau météorologique d'état va voir le jour, initié par Urbain Le Verrier. Nommé directeur de l'Observatoire de Paris au début de l'année 1854, il va développer au cours des années suivantes un réseau de grande ampleur. Un épisode de l'histoire est célèbre pour avoir accéléré la recherche météorologique. Le 14 novembre 1854, une tempête traverse l'Europe d'est en Ouest et détruit une quarantaine de navires anglais, turcs et français, autant d'états engagés dans un conflit armé avec l'Empire Russe en Crimée. Le Verrier démontre en collectant des données météorologiques du 12 au 16 novembre qu'il aurait été possible de prévenir le désastre. Pour cela, il a fait appel à des observateurs à travers l'Europe, il reçoit plus de deux cent cinquante réponses qui lui permettent de retracer la trajectoire de la tempête et constate à posteriori son importance. Mi-février 1855 est établie une collaboration entre la Direction générale des lignes télégraphiques et l'Observatoire de Paris pour mettre sur pied un réseau d'observation. Il vise [14] La météorologie, du baromètre au satellite. Mesurer l'atmosphère et prévoir le temps. Op. cit. (p.87) 125 PARTIE III GRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE initialement à avertir les marins lorsqu'un risque de tempête est observé. Les réseaux météorologiques se développant, l'élaboration d'un code graphique international survient en 1874 à Utrecht, à la suite du congrès international de Vienne. Il sera peu à peu modifié pour aboutir au code synop, dont la norme est désormais entretenue par l'OMM, créée en 1950. Avant l'OMM, la gestion des réseaux internationaux était du ressort de l'OMI (l'Organisation Météorologique Internationale), créée à la suite du congrès de Rome en 1879. La description de mes recherches s'arrête là, je pense avoir introduit suffisament d'éléments pour donner une idée de la manière dont s'est constituée progressivement le premier code graphique international en météorologie. Le lien entre l'écriture météorologique internationale du XIXe siècle et les pratiques de communication graphiques contemporaines est absent. Je renvoie les personnes intéressées par le sujet la cartographie météorologique à l'ouvrage assez complet de Mark Monmonnier: Air Apparent -- How Meteorologists Learned to Map, Predict and Dramatize Weather. J'admire le travail qu'il a entrepris et aimerai plus tard le compléter, en approfondissant l'étude des graphies qui précédent 126 la météorologie. Je compte au cours des prochaines années pouvoir approfondir la recherche historique déjà établie sur le territoire Européen. Il manque dans tout ce qui précède beaucoup d'éléments, il y a certainement des approximations... J'espère ne pas vexer les historiens, les météorologues qui peuvent avoir lu ces pages. Je vous prie de considérer ce travail embryonnaire comme un prétexte au dialogue. 127 PARTIE IV OUVERTURE 131 130 PARTIE IV OUVERTURE 132 PARTIE IV OUVERTURE OUVERTURE J'envisage de développer au cours des trois années qui viennent le travail de recherche amorcé par ce mémoire. J'aimerais étendre mes questionnements à ce qui serait une réelle analyse sémiologique de la météorologie. Telle que je l'envisage, cette analyse prendrait en compte les champs que je n'ai pas abordé ici (l'économie, l'agriculture, la météorologie populaire, les dispositifs techniques de prévision et de modélisation du temps, l'histoire des bulletins télévisés radiophoniques et imprimés, les dispositifs de prévention des risques, etc.) Je conserverai d'abord le point d'entrée sur lequel je me suis engagé au cours des derniers mois, c'est à dire l'image graphique de la météorologie. Mais il faudra l'étendre au gré de rencontres. En engageant un dialogue avec des scientifiques, des historiens, des amateurs, des spécialistes du graphisme météorologique et climatique, des sciences du langage... Ce dialogue, je compte l'établir au sein de ce qu'il convient d'appeler laboratoire. Ce laboratoire sera mobile, prélude d'un travail de thèse en esthétique de la météorologie. PARTIE IV 134 135 ce mémoire, les écritures historiques de la Lu PROJET PLASTIQUE graphie météorologique. Cette investigation (H EXPÉDITPIORNOJMEÉTTÉPOLRAOSLTOIQGUIQEUE A VÉLO théorique passe par l'observation des contextes, pr EXPÉDITION MÉTÉOROLOGIQUE A VÉLO des moyens, des connaissances et des et SUR UN AN PRÉVUE POUR 2015-2017. technologies qui ont permi d'établir une histoire du SUR UN AN PRÉVUE POUR 2015-2017. de l'information météorologique. Excluant de OUVERTURE toute exhaustivité, ce travail d'écriture et de pr PARTIE IV Je prévois pour 2015-2017 une expédition Au-delà ddeol'caunmticeinptaattioionndcuonvosiysatgeeàeptoser des jalons pour en solitaire à vélo en FranJecep,reétvosaisnpsoduoru2t0e1à5-2017 une expédsiatipolnanification, coemttepriteinAdéurea-ndcceeelàqdudoieistelê'artanrietticul'iinpmeaatigoen-dcuovmoypaogseiteetet l'étranger. La duréendsuovliotayiaregeàrveésltoeeàndFérfainnicr,e, et sans doute àexpérience de laproeslnyacmoponlartnpreihf.iecSa-otudiohenal,aitcaerenttperpéiatsirneténargtaaentricoendgoraitpêhtirqeuuendeu co ainsi que l'itinérairel'é. Ltreapnrgoejre.tLcaondsuirséte,dàutvraovyeargse reste à définier,t faire évoluer mteomenxpptsréa.rvieanilcdeadnesltaoruetnecsolenstre. Souhaitant partager pr le voyage, son réciat ientssi oqnueanl'iticniépraatiroen.,Làeppernosjeetrconsiste, à trapvehrasses de son élabeotrfatirioené,vcoeluperor jmetosnetrraavail dans toutes les d'e les outils et les teclhenviqouyaegseli,éseosnàréucniet eptrastoiqnuaenticipation, à penl'osbejret de plusieurspdheamsCeeastntddeeeesxodpneédéréiltasiobidnoereanstctieolsne,pcreoplornogjeetmseernat de tout à la fois graphleiqsuoeu, ptilassettiqleuse teetcshcnieiqnuteifsiqluiéee. s à une pratiqauuesein de centrepslald'so'tbaiqrjetutedndeFuprtalrunascvieau.ilJr'rseéndfleemxifaentddeoscduemreénsitdaeirneces de Actuellement sédetnotuatiràel,ajefotrisavgariallpehaiquusee,ipnlastique et scientifeiqnuveis. age quatredsuuamruuésnmeainonid,repe.ocAnecln'titmuréeasgde'adtr'uet nleieenrbsFaralinsecem. Jé'etnéo ra de l'école supérieuArectdu'aerllteemtednetssigéndednutHaiarev,reje travaille au seinpédagogiques, émchaearnninvgeiseadsgo, cenotqnoufnéartaerencocseuuspr,éuvnli'saaimtne,asproren,cjetuséosudh'aaitteeliers po sur le graphisme edtelal'mécéotléeosruoploégrieu. Lr'eindt'iaturtléet design du Havràe des institutiondsé, pàriévddeearsgpaoosgusirqoducéieacsto,ioénnctesh,xaàtnudgaeliss,ecromnfaéprernatcieqsu,evidsuites po de mon mémoire dseurfilnedg'réatpuhdiessm(De NetSlEaPm) eéstét :orologie. L'intitulpéassionnés de mdéeàtséidgoenrosgliornagspitehit,iuqàtudioeen,sfsoa,ràmtedisme,sedanestsinofcluiaetniocnése, àpadres de Météorologie - signedse, cmoodensm, laénmgaogireesd. Uenfeinhdis'étotuiredes (DNSEP) eslat :famille. Particilpeasptoaiousnstiilàosndisnesésusfseddset'uimvnaéelstsé(ooDcréioèsltoeégrtmie,aàjodreitsaiaremmise,ndte to (non exhaustive) deMlaérteéporréosloengiteat-iosnigngreasp, hcoiqduees,dleangages. Une hisntouimreérique à Saisnétl-daNefnaatzmaaiirlrelee..lPePradorévtosiceqiprutae, trmiolaonicsàrédaetsiofnesdteivfaolrsm(Deéssert re l'information météo(rnoolongeiqxuhea.uJs'etixvpel)odree,laàrterparvéesresntation graphiquedudegraphisme à gErcanhpuirhmoiqlléeurseiq,sureentàcdoSenactionrents-tNednaeuzaéirdeitloeridaélesserdta, nmsois ce mémoire, les éclr'iintuforremsahtiisotnomriqéutéeosrdoleoglaique. J'explore, à traveLrusre..., biennale dedsduegnsrvigairnpohgnirnsamepmheieqànuEteschàdiriBvorelelredssae, rtevnacroianbtlreess. de graphie météorolocgeiqmueé.mCoetirtee, ilnevseésctrigitautrieosnhistoriques de la (Hollande)). En foCnoLcntusiorteint.u..d,eebrsieurnnénpraéolcenitsdedes'edàxepmsloigernsatgioranpahuiqsueeinàdBurqeudeal de théorique passe pagral'pohbsieemrvéatéioonrodleosgicqounet.eCxetettse, investigationpropositions, j'élaitbt(éoHroaeltrluarnieudsne,)si)t.cinEieénnrfacoeirnsecedtiteodnveodsyeigasngr(eésp) oonntselesuàrsmes Ev des moyens, des ctohnénoarisqsuaenpcaesseetpdaersl'observation des conteexteusn, calendrier,pqlaupciresoe,perootsnpitoioluenrsrsaf,iljes'énclatobenondrsueecrmateibulrenstitéinméoraigirneedred'vuonyeage m technologies qui odnet spemrmoyiedn'ést,adbelsir cuonnenhaiisstsoairneces et des du voyage. Le doesxsepiteéruiednneccadeleedmnedasrnitederer,rqditueoiirséeesriodtnreatnvlceeesrsféilss,cgornâcdeucàteduerss so de l'information mtéetcéhonrologiqeuseq.uEixocnlutapnetrmi d'établir une histdoeirvera être boucltéefcdihnunmvoolaoyiga2ige0es1. r4Lée,sadoinoluseismqieuerendltecsdoenmteamndpeordaeinreéss.idence éle toute exhaustivitéd, ceel'tinrafovarmil da'téiocrnitmuréetéetordoelogique. Excluant propositions d'ateldieervsrapéêdtraegbooguiqculéesfi.n mai 2014, ainsi que les Qu 136 documentation cotnosuistteeeàxhpaoussetrivdietés,jcaelotnrsavpaoiludr'écriture et de 137 propositions d'ateliers pédagogiques. comprendre ce quidsoecruamit el'inmtaatgioen-ccoonmsipsotesiàtepeotser des jalons pour Quels seront mes outils dans cette dérive 5-2017. des mdeoyl'einnfso,rdmeastcioonnnmaéistséaonrocleosgeiqtudee.sExcluant techntooulotgeieesxhqauui sotnivtitpée,rcmeitdra'évtaaibl dlir'éucnrietuhriesteotirdee de l'indfoocrummaetinotnatmioéntécoonrosliosgteiqàuep.oEsxecrludaenstjalons pour on Au-dteoluàtdeceoelmx'ahpnartueicsnitpdivariettiéoc,necdqeutirvasoveyarailgitdel'é'eimctriatguere-ectodmeposite et sa planificadtioocnu,pmcoeeltytnmetaiottirinopénhreacon-ncdeseisdltoaeitràeêpptroéessueenrnedtaetsiojanlognraspphoiuqrue du expériencecdoemlapterreemnnpcdosre.ntcree.qSuoi usehraaititaln'itmpaagrtea-gecor mposite et s et faire évopluoelyrmmoornphtreav-adiledlaanrseptoréusteenstlaetsion graphique du r phases de steomn éplsa.boraCtieotnte, ceexpréodjeittiosnereast le prolongement OUVERTURE l'objet de plusieuprlassdteiqmueandduetsradveariél rséidfleenxcifeest documentaire e. au sein de centrdeusCedmt'atéermteeoxnipreFé.rdaAitniloc'imen.eaJ'sgetenled'purnoelobnagliesme menéttéo envisage qupalatsretmiqsuuareinudneudatonran,vptaooinlnrcéatfulceéoxsuifdpe'éattl'deaolmiecruasmrree,njetasiroeuhaite pédagogiqudeusm, édécémhraiovneirgree.psAo, ucl'orimndféaécgroeendtc'euexsnt,euvabislaiistliesrsemmaéptéraotique du à des institumtiaornindsee, sàdigodnnetsgoaranspsahocicqoiauutepio,éfnols'ra,tmàemdaerersnet, jienfsluoeunhcaéiteepar passionnésddéerivmleeérstpéooouurtroilsldoéigsciseou,nsàteddx'eutsunaealmissoeiscr,ièmdteéa mpraajtoiqriutaeirdeument e la famille. Pdaertsiicgsipnéadgterioannptahàiirqdeue.ePs,rffoeovsrotteiqvmuaelesrn(lDtaiéncsrféeluarettniocnéedepaforrmes numériquelàesSoaiugnrttai-lspNhiasiqszuauiseresd'eluetnddeéesscoeorcntiè,tmteénomuiséadjoitroitraiairleems deannt s PARTIE IV du graphismséedàednEetcashiirereon.lvPleirrsoo,nvroneqneumcoeenrntlartescsdrédivaeetriosnedt evaforirambleess. Lure..., biengnraalephCdioeqnudseetssitieugtendrgeurnacopréhnctiqeitundeu'eàéxdBpilrtoeordraiaatiloens daaunssein duquel (Hollande)).dEensfeolintntvcéitrroiaontnundreeemss,ersnéctpiesondncisveeessresàtemdtevesasigrina(bsl)eosn. t leurs s, propositionCso, jn'éslptailtbauoceerre, reuatnipuroéncuiirttrindaéi'eerxnaptirleonrdaseteiomvonbyalaeugteséeminodigunqeuredl'une et un calendlitrtieérr,eaqxtuupiréesrseie,rnosccneitelndeecsesfsitlesertcrdoitenosdiriuegcsnt(tesru)aorvsnertsleéus,rsgrâce à des e du voyage. pLleacdeot,esecsthiepnrooduloergrdaieiesmnrtaénesdnoesluedemembreélenstitdécemonnocteiegmneprodra'uinnees. devra être beoxupcélréiefnincemdaeis2t0e1r4ri,toaiirnessi qtruaevelerssés, grâce à des propositiontsedch'antoelloiegrisepsérédsaoglougeimqueenst. contemporaines. r t P. 1/3 Quels seront mes outils dans cette dérive P. 1/3 u contrôlée ? La première phase du projet consiste précisément à définir et construire le matériel 138 d'expédition. Plusieurs disciplines sont en jeu : design d'objet pour la mobilité et ses véhicules ; et undceavlreanêdtrrieer,bqouuicsléerfoinnmt leasi 2fi0ls1c4o, nadinuscitqeuuersles du vopyraogpeo.sLiteiodnossdsi'eartedleierdsepméadnadgeogdiequréessi.dence devra être bouclé fin mai 2014, ainsi que les propositionQsude'alstesleierrosnptémdeasgooguitqilusedsa. ns cette dérive contrôlée ? La première phase du projet consiste prQéucieslésmseernotnàt dméefisnioruettilcsodnasntsrucierettlee dméaritvéeriel contrdô'eléxepé?dLiatiopnre. mPliuèsrieeuprhsadsiescdiuplpinreosjestocnotnesnistjeeu : précidséemsigenntdà'odbéjeftinpiroeutr claonmsotrbuiliirteéleetmseastévréiehlicules ; d'expdéedsitigionnd. 'Polbujseiteeutrstedxisticleipplinoeusr ls'hoanbtiteantjeetul:es desigrnandg'oebmjeetnptosu; rinlafomrmobaitliiqtéueetesteeslevcéthroicnuiqleuse; desigpnodu'rolbejsetoeuttitlsexdteilempeosuurrel'hmabéittéartoelotgleiqsues, rangepmouernlt'asu;tionnfoormmieatoiquule'aestsieslteacntcroenéiqleucetrique ; pourdleessioguntgilsradpehmiquees,uwreembdéetséirgonlo, cgaiqrutoegsr,aphie et pourtlo'apuotgornaopmhiiee poouul'ralsasriestparnécseenétlaetcitorniqduees; données desigrnelgervaépehsi.que, webdesign, cartographie et topographie pour la représentation des données relevées. La publication numérique d'un journal de bord est une des prérogatives du projet. EvLiadepmubmliceantti,oenllneuimmpéorisqeuesodn'ulnotjoduerncoanl traintes de bomrdateésrtieullnees.dAevsepcruénroegtaetlilveems doubiplitréo,jeqtu. elles Evidesmoumrceenst,de'allleimimenptoasteiosnopnoluort ldeescoounttilrsaintes matéérlieecllterso.nAiqvueecsudnee cteolmlemmuonbiciliattéi,oqnuqeulleesj'emporte ? sourcQeusedll'easlimsoeunrtcaetsiodn'épnoeurrglieess opouutirlsquels besoins ? électroniques de communication que j'emporte ? Quelles sources d'énergies pour quels besoins ? ... 139 ANNEXES Nbes: -is, f. (cl.) -- 1. nuage, nuée (cl.): (métaph.) magnifica est usque ad nubes ueritas tua, Ps. 56, 11 -- 2. (fig.) voile (poét. cl.): n. secreti, Avg. Ep. ad cath. 5, 10 ; mundi nube discussa in lucem sapientia spiritalis emersit, Vit. Cypr. 2 Ciel: s. m. 3° Air, atmosphère. Cælum, i (sans plur.), n. Cic. Aer, aeris, acc. a ou em (sans plur.), m. Cic: le ciel de l'Italie, Caelum Italum. Rare: adj. 1° Clairsemé. Rarus, a, um. Cæs. Suet.: La laine devient rare, Lana rarescit (de rarescre, o, s. parf. ni sup., n.). Plin. || Qui n'est pas compact, qui n'est pas dense. Rarioresnominatif pluriel, vocatif pluriel, accusatif pluriel de l'adjectif Rarus. Formes féminines et masculines. 140 ANNEXES Iris: n. m. arc-en-ciel : demi-cercle qui se forme dans le ciel Iridemaccusatif singulier. Halo lunaire Halo solaire Hypothèse : Image du soleil dans les nuages Hypothèse : Image de la lune dans les nuages Orage: s. m. Tempête (En gén.) Tempestas, atis, f. Cic. (Soudaine et violente) Procella, æ, f. Cic. : Un orage éclata, Coorta est tempestas. Tempestatemaccusatif singulier. 142 ANNEXES Cancer Lion Vierge Balance Scorpion Sagittaire Capricorne Verseau Poissons 144 ANNEXES Pluie: s. f. -- 1° Eau qui tombe de l'atmosphère. (Ordin. Bienfaisante) Pluvia, æ, f. Cic. (Violente et ordin. Gènante, nuisible) Imber, bris, m. Cic.: Eau de -- Pluviam, accusatif singulier. Forme féminine. Neige: s. f. 1° Vapeur d'eau congelée. Nix, ivis f. Cic. Liv. Plin.: La blanche neige, Nix cana. Lucr. Couche de -- très épaisse, Nix altissima. Cæs. -- ancienne, -- récente. Nivem, accusatif singulier. Grêle: s. f. Sorte de pluie qui tombe par grains de glace. Grando, dinis, f. Cic.: Tempête de grêle, Grandines. Grandinem, accusatif singulier. Givre: s. m. Gelée blanche. Pruina, æ, f. Cic.: couvert de givre, Pruinosus, a, um. Ov. Pruinam, accusatif singulier. Brouillard: s. m. Vapeur qui obscurcit l'air. Nebula, æ, f. Liv. Col. Sen. Caligo, ginis, f. Col. : Le brouillard du matin, Nebula matutina. Nebulam, accusatif singulier. 146 148 ANNEXES 149 150 ANNEXES 151 BIBLIOGRAPHIE Robert Bringhurst, La forme solide du langage. Éditions Ypsilon, collection Bibliothèque Typographique, Paris, 2011 pour la traduction française. Bruno Munari, L'art du design. Éditions Pyramid, collection :T, Paris, 2012. Oswald Ducrot et Tzvetan Todorov, Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage. Éditions du Seuil, collection Points, Paris, 1972. NORM, The Things. Auto-édition, Zurich, 2002. Larousse de poche -- précis de grammaire, locutions latines et étrangères. Librairie Larousse, coll. Le livre de poche pratique, Paris, 1954. Michel Cazenave (dir.), Encyclopédie des symboles. Éditions Le Livre de Poche, collection La Pochothèque, Paris, 1996 pour la traduction française. Corinne Morel, Dictionnaire des symboles, mythes et croyances. Éditions de l'Archipel, Paris, 2004. Géza Roheim, L'animisme, la magie et le roi divin. Éditions Payot & Rivages, collection Sciences de l'homme Payot, Paris, 2000. Philippe de la Cotardière (dir.), Histoire des sciences de l'Antiquité à nos jours. Éditions Tallandier, Paris, 2004. François Cusset (dir.), La météorologie dans l'antiquité, entre science et croyance. Publications de l'université de Saint-Étienne, Saint-Étienne, 2003. Michel Pastoureau, Bleu - Histoire d'une couleur. Éditions du Seuil, collection Points Histoire, Paris, 2006. Frédéric Surville, Emmanuel Garnier, Christian Moreau, Colères de la nature -- dérèglements climatiques et catastrophes naturelles. Éditions le Croît Vif, Saintes, 2012. Alex Hermant, Traqueurs d'orages. Éditions Nathan, coll. Les rendez-vous de la nature, Paris, 2000. 152 153 BIBLIOGRAPHIE Manuel des codes. Codes internationaux. Volume I.1 Partie A -- codes Alphanumériques. OMM No 306 Secrétariat de l'organisation Météorologique Mondiale, Genève, Suisse, 1995. Manuel des codes. Codes régionaux et pratiques nationales de chiffrement. Volume II. OMM No 306. Secrétariat de l'organisation Météorologique Mondiale, Genève, Suisse, 1998. Guide du système mondial d'observation. OMM No 488, troisième édition, 2009. Organisation Météorologique Mondiale, 2007, Genève. Règlement technique. Volume 1. Pratiques météorologiques générales normalisées et recommandées. Édition 1998, Documents de base No 2. OMM No 49 Secrétariat de l'Organisation Météorologique Mondiale, Genève, Suisse, 1988. La météorologie, du baromètre au satellite. Mesurer l'atmosphère et prévoir le temps. Jean-Pierre Javelle, Michel Rochas, Claude Pastre, Michel Beaurepaire, Bruno Jacomy. Éditions Delachaux et Niestlé, Lausanne, 2000. 154 Mark Monmonier, Air Apparent, How Meteorologists Learned to Map, Predict and Dramatize Weather. The University of Chicago Press, Chicago and London, 1999. Robin Kinross, La typographie moderne -- Un essai d'histoire critique. Éditions B42, Paris, 2012 pour la traduction française. Alfio Giuffrida & Girolamo Sansosti, Manuel de météorologie -- Un guide pour comprendre les phénomènes atmosphériques et climatiques. Éditions GREMESE pour la traduction française. Rome, 2011. Günter D. Roth, Guide de la météorologie. Éditions Delachaux et Niestlé, coll. les guides du naturaliste. Paris, 2010 pour la traduction française. Frédérique Chevalier, Petit dico de la pluie et du beau temps -- Vents, phénomènes, histoires et anecdotes sur la météo. City éditions, 2008. Gilles Clément, Nuages -- Le rayon des curiosités. Éditions Bayard, Paris, 2005. 155 BIBLIOGRAPHIE Richard Hamblyn, L'invention des nuages -- Comment un météorologue amateur a découvert le langage du ciel. Éditions J.-C. Lattès pour la traduction française. J. Bricard, Physique des nuages, Presses Universitaires de France, 1953. Gavin Pretor-Pinney, Le guide du chasseur de nuages. Éditions J.-C. Lattès, Paris, 2007. Emmanuel Le Roy Ladurie, Abrégé d'histoire du climat du Moyen âge à nos jours. Librairie Arthème Fayard, Paris, 2007. Pascal Acot, Histoire du Climat. Éditions Perrin, collection tempus, Paris, 2009. Philippe Rahm, Architecture météorologique. Éditions Archibooks, coll. Crossborders, Paris, 2009. Robert Graves, Les mythes grecs (tome 1). Éditions Fayard, coll. Pluriel, Paris, 1967 pour la traduction française Alain Ballabriga, Les fictions d'Homère -- L'invention mythologique et cosmographique dans l'Odyssée. Éditions P.U.F., coll. ethnologies, Paris, 1998 156 Bruno Latour, La science en action -- Introduction à la sociologie des sciences. Éditions La découverte/Poche, coll. Sciences humaines et sociales, Paris, 1989 pour l'édition française. Bruno Latour et Steve Woolgar, La vie de laboratoire -- La production des faits scientifiques. Éditions La découverte/ Poche, coll. Sciences humaines et sociales, Paris, 1996 pour la traduction française. Jacques Bertin, Diagrammes, réseaux, cartographie -- Sémiologie graphique. Éd. Gauthier-Villars & éd. Mouton, Paris -- La Haye, 1967. Roland Barthes, Mythologies. Éditions du Seuil, coll. Points, Paris, 1957. Michel Foucault, L'archéologie du savoir. Éditions Gallimard, coll. tel, Paris, 1969. 157 COLOPHON Je tiens à remercier les membres de l'équipe enseignante de l'ESADHaR, campus Le Havre: Vanina Pinter, Jean-Noël Lafargue, Jean-Michel Géridan, Yann Owens, Brigitte Monnier, Gilles Acézat, Maxence Alcalde pour leurs conseils avisés et leur accompagnement. Les documentalistes de la Bibliothèque Centrale de Météo-France à Saint-Mandé et Jean-Pierre Javelle. Les documentalistes de l'espace Patrimoine de la Médiathèque de Rochefort à la Corderie Royale, en particulier Agnès Lumineau. Ma famille pour son soutien de toujours. Mes amis, particulièrement mon colocataire. 158 (ATTENTION: OPTION our quels besoins ? ... 139 ANNEXES Nbes: -is, f. (cl.) -- 1. nuage, nuée (cl.): (métaph.) magnifica est usque ad nubes ueritas tua, Ps. 56, 11 -- 2. (fig.) voile (poét. cl.): n. secreti, Avg. Ep. ad cath. 5, 10 ; mundi nube discussa in lucem sapientia spiritalis emersit, Vit. Cypr. 2 Ciel: s. m. 3° Air, atmosphère. Cælum, i (sans plur.), n. Cic. Aer, aeris, acc. a ou em (sans plur.), m. Cic: le ciel de l'Italie, Caelum Italum. Rare: adj. 1° Clairsemé. Rarus, a, um. Cæs. Suet.: La laine devient rare, Lana rarescit (de rarescre, o, s. parf. ni sup., n.). Plin. || Qui n'est pas compact, qui n'est pas dense. Rarioresnominatif pluriel, vocatif pluriel, accusatif pluriel de l'adjectif Rarus. Formes féminines et masculines. 140 ANNEXES Iris: n. m. arc-en-ciel : demi-cercle qui se forme dans le ciel Iridemaccusatif singulier. Halo lunaire Halo solaire Hypothèse : Image du soleil dans les nuages Hypothèse : Image de la lune dans les nuages Orage: s. m. Tempête (En gén.) Tempestas, atis, f. Cic. (Soudaine et violente) Procella, æ, f. Cic. : Un orage éclata, Coorta est tempestas. Tempestatemaccusatif singulier. 142 ANNEXES Cancer Lion Vierge Balance Scorpion Sagittaire Capricorne Verseau Poissons 144 ANNEXES Pluie: s. f. -- 1° Eau qui tombe de l'atmosphère. (Ordin. Bienfaisante) Pluvia, æ, f. Cic. (Violente et ordin. Gènante, nuisible) Imber, bris, m. Cic.: Eau de -- Pluviam, accusatif singulier. Forme féminine. Neige: s. f. 1° Vapeur d'eau congelée. Nix, ivis f. Cic. Liv. Plin.: La blanche neige, Nix cana. Lucr. Couche de -- très épaisse, Nix altissima. Cæs. -- ancienne, -- récente. Nivem, accusatif singulier. Grêle: s. f. Sorte de pluie qui tombe par grains de glace. Grando, dinis, f. Cic.: Tempête de grêle, Grandines. Grandinem, accusatif singulier. Givre: s. m. Gelée blanche. Pruina, æ, f. Cic.: couvert de givre, Pruinosus, a, um. Ov. Pruinam, accusatif singulier. Brouillard: s. m. Vapeur qui obscurcit l'air. Nebula, æ, f. Liv. Col. Sen. Caligo, ginis, f. Col. : Le brouillard du matin, Nebula matutina. Nebulam, accusatif singulier. 146 148 ANNEXES 149 150 ANNEXES 151 BIBLIOGRAPHIE Robert Bringhurst, La forme solide du langage. Éditions Ypsilon, collection Bibliothèque Typographique, Paris, 2011 pour la traduction française. Bruno Munari, L'art du design. Éditions Pyramid, collection :T, Paris, 2012. Oswald Ducrot et Tzvetan Todorov, Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage. Éditions du Seuil, collection Points, Paris, 1972. NORM, The Things. Auto-édition, Zurich, 2002. Larousse de poche -- précis de grammaire, locutions latines et étrangères. Librairie Larousse, coll. Le livre de poche pratique, Paris, 1954. Michel Cazenave (dir.), Encyclopédie des symboles. Éditions Le Livre de Poche, collection La Pochothèque, Paris, 1996 pour la traduction française. Corinne Morel, Dictionnaire des symboles, mythes et croyances. Éditions de l'Archipel, Paris, 2004. Géza Roheim, L'animisme, la magie et le roi divin. Éditions Payot & Rivages, collection Sciences de l'homme Payot, Paris, 2000. Philippe de la Cotardière (dir.), Histoire des sciences de l'Antiquité à nos jours. Éditions Tallandier, Paris, 2004. François Cusset (dir.), La météorologie dans l'antiquité, entre science et croyance. Publications de l'université de Saint-Étienne, Saint-Étienne, 2003. Michel Pastoureau, Bleu - Histoire d'une couleur. Éditions du Seuil, collection Points Histoire, Paris, 2006. Frédéric Surville, Emmanuel Garnier, Christian Moreau, Colères de la nature -- dérèglements climatiques et catastrophes naturelles. Éditions le Croît Vif, Saintes, 2012. Alex Hermant, Traqueurs d'orages. Éditions Nathan, coll. Les rendez-vous de la nature, Paris, 2000. 152 153 BIBLIOGRAPHIE Manuel des codes. Codes internationaux. Volume I.1 Partie A -- codes Alphanumériques. OMM No 306 Secrétariat de l'organisation Météorologique Mondiale, Genève, Suisse, 1995. Manuel des codes. Codes régionaux et pratiques nationales de chiffrement. Volume II. OMM No 306. Secrétariat de l'organisation Météorologique Mondiale, Genève, Suisse, 1998. Guide du système mondial d'observation. OMM No 488, troisième édition, 2009. Organisation Météorologique Mondiale, 2007, Genève. Règlement technique. Volume 1. Pratiques météorologiques générales normalisées et recommandées. Édition 1998, Documents de base No 2. OMM No 49 Secrétariat de l'Organisation Météorologique Mondiale, Genève, Suisse, 1988. La météorologie, du baromètre au satellite. Mesurer l'atmosphère et prévoir le temps. Jean-Pierre Javelle, Michel Rochas, Claude Pastre, Michel Beaurepaire, Bruno Jacomy. Éditions Delachaux et Niestlé, Lausanne, 2000. 154 Mark Monmonier, Air Apparent, How Meteorologists Learned to Map, Predict and Dramatize Weather. The University of Chicago Press, Chicago and London, 1999. Robin Kinross, La typographie moderne -- Un essai d'histoire critique. Éditions B42, Paris, 2012 pour la traduction française. Alfio Giuffrida & Girolamo Sansosti, Manuel de météorologie -- Un guide pour comprendre les phénomènes atmosphériques et climatiques. Éditions GREMESE pour la traduction française. Rome, 2011. Günter D. Roth, Guide de la météorologie. Éditions Delachaux et Niestlé, coll. les guides du naturaliste. Paris, 2010 pour la traduction française. Frédérique Chevalier, Petit dico de la pluie et du beau temps -- Vents, phénomènes, histoires et anecdotes sur la météo. City éditions, 2008. Gilles Clément, Nuages -- Le rayon des curiosités. Éditions Bayard, Paris, 2005. 155 BIBLIOGRAPHIE Richard Hamblyn, L'invention des nuages -- Comment un météorologue amateur a découvert le langage du ciel. Éditions J.-C. Lattès pour la traduction française. J. Bricard, Physique des nuages, Presses Universitaires de France, 1953. Gavin Pretor-Pinney, Le guide du chasseur de nuages. Éditions J.-C. Lattès, Paris, 2007. Emmanuel Le Roy Ladurie, Abrégé d'histoire du climat du Moyen âge à nos jours. Librairie Arthème Fayard, Paris, 2007. Pascal Acot, Histoire du Climat. Éditions Perrin, collection tempus, Paris, 2009. Philippe Rahm, Architecture météorologique. Éditions Archibooks, coll. Crossborders, Paris, 2009. Robert Graves, Les mythes grecs (tome 1). Éditions Fayard, coll. Pluriel, Paris, 1967 pour la traduction française Alain Ballabriga, Les fictions d'Homère -- L'invention mythologique et cosmographique dans l'Odyssée. Éditions P.U.F., coll. ethnologies, Paris, 1998 156 Bruno Latour, La science en action -- Introduction à la sociologie des sciences. Éditions La découverte/Poche, coll. Sciences humaines et sociales, Paris, 1989 pour l'édition française. Bruno Latour et Steve Woolgar, La vie de laboratoire -- La production des faits scientifiques. Éditions La découverte/ Poche, coll. Sciences humaines et sociales, Paris, 1996 pour la traduction française. Jacques Bertin, Diagrammes, réseaux, cartographie -- Sémiologie graphique. Éd. Gauthier-Villars & éd. Mouton, Paris -- La Haye, 1967. Roland Barthes, Mythologies. Éditions du Seuil, coll. Points, Paris, 1957. Michel Foucault, L'archéologie du savoir. Éditions Gallimard, coll. tel, Paris, 1969. 157 COLOPHON Je tiens à remercier les membres de l'équipe enseignante de l'ESADHaR, campus Le Havre: Vanina Pinter, Jean-Noël Lafargue, Jean-Michel Géridan, Yann Owens, Brigitte Monnier, Gilles Acézat, Maxence Alcalde pour leurs conseils avisés et leur accompagnement. Les documentalistes de la Bibliothèque Centrale de Météo-France à Saint-Mandé et Jean-Pierre Javelle. Les documentalistes de l'espace Patrimoine de la Médiathèque de Rochefort à la Corderie Royale, en particulier Agnès Lumineau. Ma famille pour son soutien de toujours. Mes amis, particulièrement mon colocataire. 158 INVALIDE) (ATTENTION: OPTION p. ad cath. 5, 10 ; mundi nube discussa in lucem sapientia spiritalis emersit, Vit. Cypr. 2 Ciel: s. m. 3° Air, atmosphère. Cælum, i (sans plur.), n. Cic. Aer, aeris, acc. a ou em (sans plur.), m. Cic: le ciel de l'Italie, Caelum Italum. Rare: adj. 1° Clairsemé. Rarus, a, um. Cæs. Suet.: La laine devient rare, Lana rarescit (de rarescre, o, s. parf. ni sup., n.). Plin. || Qui n'est pas compact, qui n'est pas dense. Rarioresnominatif pluriel, vocatif pluriel, accusatif pluriel de l'adjectif Rarus. Formes féminines et masculines. 140 ANNEXES Iris: n. m. arc-en-ciel : demi-cercle qui se forme dans le ciel Iridemaccusatif singulier. Halo lunaire Halo solaire Hypothèse : Image du soleil dans les nuages Hypothèse : Image de la lune dans les nuages Orage: s. m. Tempête (En gén.) Tempestas, atis, f. Cic. (Soudaine et violente) Procella, æ, f. Cic. : Un orage éclata, Coorta est tempestas. Tempestatemaccusatif singulier. 142 ANNEXES Cancer Lion Vierge Balance Scorpion Sagittaire Capricorne Verseau Poissons 144 ANNEXES Pluie: s. f. -- 1° Eau qui tombe de l'atmosphère. (Ordin. Bienfaisante) Pluvia, æ, f. Cic. (Violente et ordin. Gènante, nuisible) Imber, bris, m. Cic.: Eau de -- Pluviam, accusatif singulier. Forme féminine. Neige: s. f. 1° Vapeur d'eau congelée. Nix, ivis f. Cic. Liv. Plin.: La blanche neige, Nix cana. Lucr. Couche de -- très épaisse, Nix altissima. Cæs. -- ancienne, -- récente. Nivem, accusatif singulier. Grêle: s. f. Sorte de pluie qui tombe par grains de glace. Grando, dinis, f. Cic.: Tempête de grêle, Grandines. Grandinem, accusatif singulier. Givre: s. m. Gelée blanche. Pruina, æ, f. Cic.: couvert de givre, Pruinosus, a, um. Ov. Pruinam, accusatif singulier. Brouillard: s. m. Vapeur qui obscurcit l'air. Nebula, æ, f. Liv. Col. Sen. Caligo, ginis, f. Col. : Le brouillard du matin, Nebula matutina. Nebulam, accusatif singulier. 146 148 ANNEXES 149 150 ANNEXES 151 BIBLIOGRAPHIE Robert Bringhurst, La forme solide du langage. Éditions Ypsilon, collection Bibliothèque Typographique, Paris, 2011 pour la traduction française. Bruno Munari, L'art du design. Éditions Pyramid, collection :T, Paris, 2012. Oswald Ducrot et Tzvetan Todorov, Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage. Éditions du Seuil, collection Points, Paris, 1972. NORM, The Things. Auto-édition, Zurich, 2002. Larousse de poche -- précis de grammaire, locutions latines et étrangères. Librairie Larousse, coll. Le livre de poche pratique, Paris, 1954. Michel Cazenave (dir.), Encyclopédie des symboles. Éditions Le Livre de Poche, collection La Pochothèque, Paris, 1996 pour la traduction française. Corinne Morel, Dictionnaire des symboles, mythes et croyances. Éditions de l'Archipel, Paris, 2004. Géza Roheim, L'animisme, la magie et le roi divin. Éditions Payot & Rivages, collection Sciences de l'homme Payot, Paris, 2000. Philippe de la Cotardière (dir.), Histoire des sciences de l'Antiquité à nos jours. Éditions Tallandier, Paris, 2004. François Cusset (dir.), La météorologie dans l'antiquité, entre science et croyance. Publications de l'université de Saint-Étienne, Saint-Étienne, 2003. Michel Pastoureau, Bleu - Histoire d'une couleur. Éditions du Seuil, collection Points Histoire, Paris, 2006. 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Éditions Gallimard, coll. tel, Paris, 1969. 157 COLOPHON Je tiens à remercier les membres de l'équipe enseignante de l'ESADHaR, campus Le Havre: Vanina Pinter, Jean-Noël Lafargue, Jean-Michel Géridan, Yann Owens, Brigitte Monnier, Gilles Acézat, Maxence Alcalde pour leurs conseils avisés et leur accompagnement. Les documentalistes de la Bibliothèque Centrale de Météo-France à Saint-Mandé et Jean-Pierre Javelle. Les documentalistes de l'espace Patrimoine de la Médiathèque de Rochefort à la Corderie Royale, en particulier Agnès Lumineau. Ma famille pour son soutien de toujours. Mes amis, particulièrement mon colocataire. 158 INVALIDE)

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