The upper Arctic Ocean variability at a time of rapid Arctic climate change

Bourgain, Pascaline

Auteur moral
Université Pierre et Marie Curie : UPMC
Editeur
[s.n.]
Année de publication
2012

Au cours de ces dernières décennies, le climat de l'Arctique a subi de profondes modifications avec une réduction accrue de la surface de la banquise de l'ordre de 10% par décennie. A l'aide d'une base de données regroupant plus de 18000 observations collectées dans tout le bassin profond de l'Océan Arctique depuis 1997, nous nous sommes intéressés à la variabilité interannuelle de la partie supérieure de l'Océan, et particulièrementà tout ce qui pourrait contribuer à un flux de chaleur de l'océan vers la glace de mer. Dans ce but, l'évolution récente des masses d'eau chaudes telles que les eaux Atlantique et Pacifique estivales et la stratification estivale sont au coeur de l'analyse menée.
Les eaux Pacifiques estivales, proches de la surface, se sont réchauffées depuis la fin des années 1990 en accord avec des observations réalisées dans le détroit de Béring [Woodgate et al., 2010]. En particulier, un flux particulièrement chaud entré en Arctique fin 2004 a pu être documenté tout au long de sa propagation dans le bassin Canadien. Ces analyses suggèrent une possible influence de ces eaux de sub-surface sur l'évolution de la glace de mer dans cette région de l'Arctique. En profondeur, les observations confirment la propagation de plusieurs bouffées d'eaux chaudes d'origine Atlantique, en particulier une anomalie chaude de l'ordre de 0.8°C détectée pour la première fois en 2004 par Polyakov et al. [2005] à l'Ouest du Svalbard. Cependant, sur une période relativement courte (11 ans), nous n'avons pas identifié de tendance au réchauffement graduel de cette eau comme suggéré par Polyakov et al. [2010].<br>Le processus de double diffusion qui se produit parfois dans la thermocline, semble être un phénomène assez répandu dans l'ensemble du bassin profond Arctique. Les flux de chaleur verticaux transmis aux interfaces entre deux couches de mélange ont augmenté depuis les années 1980, notamment en raison de l'apparition de "super-steps" caractérisées par de fortes augmentations en température à l'interface entre deux couches de mélange. Au dessus de la thermocline, la halocline est restée relativement stable et robuste au cours de la dernière décennie. Sa stratification s'est intensifiée en 2007-2008 dans le bassin Canadien en raison d'une augmentation du contenu en eau douce probablement lié au forçage atmosphérique. Il en résulte que les eaux chaudes Atlantiques sont restées isolées de la surface et n'ont donc pas contribué aux bouleversements observés en surface au cours de cette période.

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