Impact des changements climatiques sur la répartition géographique des aires favorables à la culture et à la conservation des fruitiers sous-utilisés : cas du tamarinier au Bénin
Fandohan, Belarmain ; Gouwakinnou, Gerard N. ; Fonton, Noël H. ; Sinsin, Brice ; Liu, Jian
L'intégration des fruitiers autochtones sous-utilisés dans les systèmes agroforestiers traditionnels, comme une des options de diversification de la production agricole en vue d'améliorer le revenu des ménages ruraux en Afrique, pourrait être compromise par les changements climatiques. La présente étude se propose d'analyser l'impact potentiel des changements climatiques sur la répartition géographique des habitats favorables au tamarinier (Tamarindus indica L.), une espèce agroforestière à fort potentiel économique mais sous-utilisée. Le principe d'entropie maximale (MAXENT) en combinaison avec un Système d'Information Géographique (SIG) a été utilisé pour modéliser les habitats favorables à la culture et à la conservation de l'espèce, sous les conditions climatiques actuelles et futures (horizon 2050). Les données de présence de l'espèce ont été collectées et combinées avec des données bioclimatiques dérivées de la base de données Worldclim et des données pédologiques. Trois modèles climatiques ont été utilisés pour les projections du futur (les modèles CCCMA, HadCM3 et CSIRO) sous le scénario A2 du GIEC (IPCC). Sous les conditions actuelles, 65 % du territoire et 87 % du réseau national d'aires protégées seraient très favorables respectivement à la culture et à la conservation des écotypes locaux de tamarinier. Par contre, une augmentation des précipitations (modèles CCCMA et HadCM3) pourrait convertir les zones actuellement très favorables à leur culture et à leur conservation (semi-aride et subhumide sèche) en zones peu favorables à l'horizon 2050. Une diminution des précipitations (modèle CSIRO) pourrait convertir les zones qui leur sont actuellement peu favorables (subhumides humides) en zones très favorables. Dans le schéma d'une aridification (CSIRO), la culture et la conservation du tamarinier seront possibles sur toute l'étendue du Bénin et/ou pourront nécessiter l'introduction d'écotypes originaires des zones plus arides. De telles études doivent être menées au fur et à mesure que les pouvoirs prédictifs des modèles climatiques seront améliorés, pour une plus grande pertinence des prises de décisions en vue d'une valorisation optimale des fruitiers autochtones sous-utilisés.
Accès à la notice sur le site du portail documentaire de Météo-France