Record mondial d'éclairs dans le bassin du Congo
Soula, Serge ; Kigotsi Kasereka, Jean ; Georgis, Jean-François ; Barthe, Christelle
World record of lightning in the Congo Basin
La climatologie des éclairs dans le bassin du Congo est analysée à l'aide des données du réseau World Wide Lightning Location Network (WWLLN) de 2005 à 2013. Une comparaison avec les données du capteur optique spatial LIS montre que l'efficacité de détection relative du réseau WWLLN passe d'environ 1,7 % au début de la période à 5,9 % en 2013. Ces valeurs moyennes sur l'ensemble de la zone sont faibles, mais concernent la totalité des éclairs (intranuage et nuage-sol) et permettent d'avoir une bonne représentativité de l'activité orageuse particulièrement forte dans la zone d'étude. Le taux d'éclair moyen décrit un cycle annuel avec de fortes proportions mensuelles d'octobre à mars de l'ordre de 9 à 11 % et des valeurs au moins deux fois plus faibles de juin à août. La distribution méridienne des éclairs montre un renforcement entre 5° S et 5° N avec un maximum entre 1° S et 2° S. La répartition géographique montre un maximum très marqué dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), quelles que soient l'année de référence et la période de l'année. En 2013, la densité annuelle d'éclairs estimée en tenant compte de l'efficacité de détection et du nombre de jours d'orages, calculés avec une résolution de 0,1° x 0,1°, y atteignent respectivement 218 éclairs km-2 an-1 et 189 jours. Le nombre maximum d'éclairs par jour d'orage se situe dans la même région, ce qui signifie que les orages y sont, soit plus nombreux, soit plus intenses, soit plus stationnaires, soit plusieurs des trois caractéristiques à la fois. Cette région se situe à l'ouest de la chaîne de montagnes des Virunga qui présente une altitude supérieure à 3 000 mètres et qui joue un rôle dans l'initialisation des orages au cours de l'année. De plus, la présence du courant jet africain oriental de basse altitude produit l'instabilité nécessaire au développement local de systèmes convectifs de moyenne échelle (MCS) à l'origine de cette forte activité. Ces MCS peuvent ensuite se propager ou se régénérer vers l'ouest sur une distance liée à l'influence de la phase des ondes de Kelvin se propageant vers l'est.
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