État des ressources en eau dans le monde en 2021
State of Global Water Resources report 2021
Les effets de la variabilité et du changement climatiques se font souvent ressentir au niveau de l'eau. La dynamique du cycle de l'eau et ses interactions avec les sociétés humaines se traduisent par une variabilité spatio-temporelle de la disponibilité des ressources hydriques et des phénomènes hydrologiques extrêmes, dont les effets se répercutent sur le fonctionnement, le développement et la durabilité des écosystèmes, des sociétés et des individus.<br>Malgré les conditions La Niña qui ont prévalu toute l'année, 2021 se classe entre la cinquième et la septième position des années les plus chaudes jamais enregistrées, avec une température moyenne mondiale supérieure de 1,11 ±0,13 °C à la moyenne de la période préindustrielle (1850-1900) et des régimes de précipitations caractérisés par une grande variabilité spatio-temporelle.<br>De vastes régions du globe ont enregistré en 2021 des conditions plus sèches que la normale (par rapport aux données historiques de modélisation et d'observation du débit fluvial sur 30 ans), comme la région du fleuve La Plata, qui subit depuis 2019 les effets d'une sécheresse persistante, le sud et le sud-est de l'Amazonie, ainsi que des bassins d'Amérique du Nord, notamment ceux des fleuves Colorado, Missouri et Mississippi. En Afrique, des fleuves comme le Niger, la Volta, le Nil et le Congo ont enregistré en 2021 un débit inférieur à la normale. De même, le débit des cours d'eau de certaines parties de la Fédération de Russie, de la Sibérie occidentale et de l'Asie centrale a été inférieur à la moyenne.<br>Au contraire, certains bassins d'Amérique du Nord et du nord de l'Amazonie ont enregistré des débits supérieurs, voire très supérieurs à la normale qui ont causé des crues extrêmes, de même que certains bassins du Zambèze et de l'Orange, en Afrique australe. Le sud et le nord de la Chine (bassin du fleuve Amour) se sont caractérisés par un débit supérieur à la moyenne, tout comme certains bassins du nord de l'Inde.<br>De graves inondations ont fait de nombreuses victimes, entre autres, en Chine (province du Henan), dans le nord de l'Inde, en Europe occidentale et dans des pays touchés par des cyclones tropicaux, comme le Mozambique, les Philippines et l'Indonésie.<br>Le présent rapport dresse pour la première fois un état des lieux des ressources en eau dans le monde en 2021. L'OMM entend dorénavant produire ce type de rapport sur une base annuelle. Les résultats de ce rapport ont été obtenus principalement à partir de données de modélisation sur les débits et d'observations satellitaires du stockage des eaux terrestres. L'édition 2021 du rapport met également en lumière l'insuffisance de données hydrologiques vérifiées et leur manque de fiabilité, données pourtant essentielles à l'élaboration d'un tel rapport mondial. Dans ce contexte, les résultats doivent donc être interprétés avec prudence. L'OMM exhorte les Services météorologiques et hydrologiques nationaux à accélérer la mise à disposition et le partage des données hydrologiques, y compris sur les débits, en application de la politique unifiée de l'OMM en matière de données. Plus important encore, ces données constituent une ressource fondamentale pour aider les régions, les nations et les communautés à prendre des décisions, à renforcer leur résilience aux effets du changement climatique, ainsi qu'à mettre en oeuvre des politiques de développement durable et de gestion intégrée des ressources en eau à l'échelle de bassins entiers. Or, d'après l'enquête hydrologique mondiale menée par l'OMM en 2020, seuls 84 % des pays (sur la base des contributions de 75 États membres et territoires de l'OMM) recueillent des informations sur le débit des cours d'eau.<br>Sur la base des conclusions du présent rapport, les recommandations suivantes peuvent être formulées:<br>? Investir pour pallier le manque de capacités dans la collecte de données relatives aux variables hydrologiques de base et l'évaluation de l'état des ressources en eau au niveau national;<br>? Accroître le partage des données hydrologiques au niveau international;<br>? Accélérer l'élaboration de systèmes d'alerte précoce de bout en bout pour les sécheresses et les inondations afin de réduire l'incidence des phénomènes hydrologiques extrêmes sur les personnes, les vies et les moyens de subsistance, les écosystèmes et l'économie au sens large dans toutes les régions du monde;<br>? Continuer à collaborer, dans le cadre de la communauté hydrologique internationale, à l'élaboration du rapport annuel sur l'État des ressources en eau dans le monde afin d'aider à l'échelle mondiale à une meilleure compréhension, à l'élaboration de politiques et à la planification en vue de mettre en oeuvre les perspectives et la stratégie de l'OMM en matière d'hydrologie et de contribuer ainsi à la réalisation des objectifs de développement durable.</p>
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