Occupation des terres et climat régional : impact des surfaces forestières sur l'ennuagement dans le sud-ouest de la France
Noual, Gaëtan
Land use and regional climate : the impact of forested areas on could enhancement in south-west France
Les changements de couverture terrestre tels que la déforestation sont connus pour avoir un impact sur l'ennuagement et les précipitations. Cependant des résultats contradictoires ont été obtenus selon la latitude et l'échelle considérées, mettant en évidence notre faible compréhension des processus physiques impliqués. Ce travail se focalise sur la nébulosité estivale à méso-échelle dans une région tempérée, sous l'influence d'un grand massif forestier (la forêt des Landes en France). Il repose sur un modèle à méso-échelle atmosphère-surface (Meso-NH couplé à SURFEX). Sur la base de données observées, la configuration du modèle est d'abord optimisée. Une résolution horizontale de 500 m permet de simuler avec succès la couverture nuageuse estivale plus élevée observée au-dessus de la forêt, par rapport à ses environs. Les processus physiques menant à la formation des nuages sont ensuite caractérisés sur un cas représentatif. Une analyse comparative des diagnostics et des bilans sur les zones forestières et non forestières montre que le flux de chaleur sensible et la longueur de rugosité, tous deux plus élevés sur la forêt, sont les principaux moteurs de la convection nuageuse. La différence de chauffage entre la forêt et son environnement modifie les circulations locales en renforçant significativement la brise de mer, ainsi qu'en générant une brise de forêt. Dans un troisième temps, l'impact de la tempête Klaus de 2009, responsable de la perte d'environ un tiers des arbres sur la forêt des Landes, est considéré. Sur quinze jours d'été convectifs représentatifs, le modèle reproduit la diminution de nébulosité estivale rapportée dans une étude précédente basée sur des observations satellitaires. En tant qu'outil d'analyse complémentaire, les simulations à méso-échelle permettent ainsi de quantifier les impacts du passage de Klaus sur tout le cycle diurne de la couche limite. Enfin, une étude de sensibilité à une évolution idéalisée de la couverture forestière montre une corrélation non linéaire de la couverture nuageuse avec la fraction de surface forestière.</p>
Accès à la notice sur le site du portail documentaire de Météo-France