Menaces sur l'eau : comment éviter une crise mondiale
Apparue sur Terre il y a quelque 3,5 milliards d'années, l'eau se déplace en permanence, à des vitesses et des densités diverses. 97,5 % de ce stock d'or bleu sont salés, donc impropres à la consommation. Autant dire que la quantité d'eau douce dont nous disposons, indispensable à la vie, constitue l'un des biens les plus précieux de notre planète. À exploiter, bien sûr, avec modération. Parce que l'eau ne fait que circuler entre les océans, l'atmosphère et les continents, c'est presque tout naturellement qu'elle se prête à la mise en équations. C'est ainsi que l'on construit des modèles qui permettent de comprendre les spécificités du cycle de l'eau en tel endroit de la Terre, ou les évolutions très anciennes du climat. Au plan morphologique, les nappes sont des roches gorgées d'eau. Il en est de différentes sortes. Mais ce sont aussi et surtout des systèmes dynamiques, dans lesquels l'eau circule et réagit chimiquement avec le milieu. Dans la bouteille, rien que de l'eau de pluie, bonifiée par les ans. Une eau chargée de minéraux, vestiges d'un lent voyage dans les profondeurs de la Terre... Une grande tendance se confirme : les grands cours d'eau sont de moins en moins pollués, les petits de plus en plus. Avec de fortes disparités régionales... Au bas du tableau, le Nord-Pas-de-Calais. Si la truite ou le brochet peuplent une rivière, c'est bon signe. D'autres espèces, en revanche, annoncent la pollution. "Arrêter la prolifération des plans d'eau." Telle est, selon Gilbert Marsollier, secrétaire général de l'Union nationale de la pêche, l'une des priorités pour lutter contre la dégradation des milieux aquatiques. L'eau souterraine, par définition, ne se voit pas. Et tout se passe, dans les esprits, comme si on ne risquait rien à la dégrader et ne gagnait rien non plus à l'améliorer. Le temps est certainement venu de raisonner autrement si l'on veut éviter des préjudices durables. Des pompages inconsidérés au cours de dix années où il a moins plu que d'habitude ont mis à mal le système hydrogéologique du plateau beauceron. En comprenant mieux son fonctionnement - ce qui est en cours - on va pouvoir fixer de nouvelles règles. Dans le sous-sol de l'agglomération bordelaise, la surexploitation d'un des niveaux de la nappe a fait naître un risque sur l'alimentation en eau potable, associé à moyenne échéance à la possibilité d'infiltrations d'eau de mer. L'étude fine du système aquifère va permettre d'écarter ces deux risques. En France, la pratique relève de la tradition : nombre de communes délèguent à des opérateurs privés la gestion de l'eau et les investissements dans les réseaux. Les avantages et les inconvénients. La majorité de la pollution azotée de l'eau provient de l'agriculture. Et rien ne semble pouvoir la maîtriser. Or, les solutions existent. Elles passent par une modification rigoureuse des pratiques. Contrairement à ce que l'on imagine parfois, c'est dans le domaine de l'activité industrielle que les progrès de la dépollution de l'eau ont été les plus significatifs. D'autres gains sont encore possibles... Rien n'apparaît plus contrôlé que la production d'eau potable. De fait, chaque nouvelle technique d'analyse renforce, souvent d'un ordre de grandeur, des normes déjà sévères. Issues du traitement des eaux usées domestiques, les boues résiduelles, aujourd'hui déshydratées et sous forme de granulés, sont des matières valorisables dans l'agriculture et la production d'énergie. 1800 km de conduites où circulent chaque année 300 millions de tonnes d'eau potable : ces grandeurs suffisent à saisir les capacités du réseau parisien. Et aussi la difficulté qu'il y a à le maintenir étanche. De l'adduction à l'évacuation, la description qualitative et quantitative des réseaux parisiens. Hydrobiologiste, garde-rivière "aquaticien", ... Autant de carrières possibles dans un secteur en pleine effervescence. Des métiers de plus en plus techniques, associant des compétences multiples. Avec, pour les postes les plus élevés, une même exigence : accepter de travailler à l'étranger. Deux vénérables sociétés hexagonales, Suez-Lyonnaise des eaux et l'ex-Compagnie générale des eaux, aujourd'hui Vivendi, sont leaders sur le marché mondial de l'eau : le pourquoi de cette situation inhabituelle. D'ici 25 ans, la Terre comptera deux milliards d'habitants supplémentaires. Ce qui risque de provoquer une grave pénurie d'eau, à moins de réviser notre gestion de la ressource. État des lieux et solutions. Seuls le Congo et l'Amazone sont aujourd'hui qualifiés de sains. Les autres fleuves ? Exploités par l'homme jusqu'à la lie, certains ne voient plus la mer. D'autres sont entravés par de multiples barrages ou asphyxiés par les limons. Portrait des sept bassins les plus menacés ou les plus convoités. La restauration du bassin Murray-Darling est souvent présentée, officiellement, comme une indéniable réussite. Le bilan paraît pour le moins mitigé, ce qui témoigne des difficultés propres à ce type d'entreprise. Or, l'Australie offre une situation des plus favorables : elle dispose en effet des moyens financiers requis. 1,4 milliards de personnes, en majorité dans les pays en voie de développement, n'ont toujours pas accès à une eau saine. Comment apporter l'eau à des populations aux faibles revenus ? Quelques réponses. Bien que l'énergie qu'ils produisent soit propre, les barrages mobilisent contre eux les défenseurs de l'environnement naturel. Leurs griefs sont nombreux. Et les coups - notamment les pressions financières - pleuvent. L'agriculture peut-elle continuer à augmenter ses rendements tout en réduisant ses besoins en eau ? C'est le pari qu'ont lancé les agriculteurs des hautes plaines semi-arides du Texas. Une aventure risquée, dans laquelle ils jouent leur survie économique. Dans un nombre croissant de pays, le manque d'eau relativement à la croissance de la population va imposer de s'en remettre à de nouvelles techniques pour satisfaire les besoins. Elles sont pour l'instant coûteuses, mais leur prix devrait baisser.
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