Bibliothèque de Météo-France

Résumé

Le théodolite Morin se compose d'une lunette coudée, munie d'un écran amovible en celluloïd, et de 2 cercles (appelés « limbes »), l'un vertical, l'autre horizontal, gradués en grades. Un déclinatoire (petite lunette de visée horizontale muni d'une aiguille aimantée), fixé sous le limbe horizontal, sert à orienter géographiquement l'appareil. Le limbe horizontal est protégé par un carter muni d'une fenêtre permettant de lire les graduations qui indiquent la position angulaire horizontale (ou azimut) du ballon suivi à la lunette. Le limbe vertical est muni d'un vernier et d'une alidade pour lire la hauteur angulaire (ou inclinaison) du ballon. L'orientation verticale et horizontale de la lunette se règle à l'aide de deux vis moletées latérales, chacune tangente à un cercle. Ce théodolite nécessite trois opérateurs : un pointeur et deux lecteurs. Une fois l'appareil orienté par rapport au Nord géographique, l'un des lecteurs lâche le ballon et enclenche un chronomètre. Le pointeur suit l'ascension du ballon à l'aide de la lunette. Il fait tourner les deux limbes en actionnant les deux vis tangentes à chaque cercle. Le ballon est gonflé de manière à monter à la vitesse constante de 200 mètres par minute. Toutes les 30 secondes, un des lecteurs relève l'inclinaison du ballon, et l'autre son azimut. Le sondage se termine quand le ballon est perdu de vue, à cause des nuages ou de la distance. Les relevés sont ensuite retranscrits sur un diagramme pour tracer la trajectoire horizontale du ballon. La trajectoire réelle du ballon est calculée à l'aide de ce diagramme et d'abaques. Ce qui permet de connaître la vitesse et la direction du vent au cours de l'ascension du ballon. Ce type de théodolite optique, fabriqué par la maison Morin, a équipé le service météorologique militaire français à partir de 1917. Cet exemplaire a été employé à l'observatoire de Trappes jusqu'à la fin des années 1940. Le sondage au théodolite optique était très utilisé pendant la guerre, pour les besoins de l'aérostation (ballons d'observation) puis de l'aviation, ainsi que pour régler le tir des canons à longue portée.