Reproduction du Thermomètre de Telioux de 1611
Perin ; Perin
Le thermoscope ou thermomètre de Telioux est composé de deux tubes de verre, d'une longueur de 13 centimètres, terminés chacun par un bulbe de 40 cm3 de volume. Ces deux tubes sont conçus de façon à s'emboiter l'un dans l'autre. Le bulbe inférieur contient de l'eau colorée en rouge avec de l'éosine. Il est rempli au trois-quarts de sa contenance. Deux fonctionnements sont possibles selon l'assemblage des tubes : si les tubes emboîtés ne sont pas scellés hermétiquement, l'appareil fonctionne en thermoscope, s'ils sont scellés hermétiquement, l'appareil fonctionne comme un thermomètre. Quand l'appareil fonctionne en thermoscope, le système est ouvert à l'extérieur. Les deux tubes coulissent librement et l'air extérieur pénètre entre les parois. L'extrémité ouverte du tube intérieur doit être approchée très près du fond du bulbe inférieur et ce dernier doit être rempli de liquide avant le début de l'expérience. Quand la température augmente, elle provoque la dilatation de l'air enfermé dans le bulbe supérieur, ce qui déplace l'eau colorée dans le tuyau et la fait s'écouler librement dans le bulbe inférieur. Du fait que ce bulbe est quasiment plein, si la hausse de température est suffisante, elle fait remonter le liquide dans le tube extérieur, entre la paroi intérieure de celui-ci et la paroi extérieure du tube intérieur. L'observateur voit donc l'eau du tube intérieur qui descend et celle du tube extérieur qui remonte. Dans ce cas, c'est la dilatation de l'air sous l'action de la chaleur qui fait bouger le niveau du liquide coloré. Pour que l'appareil fonctionne en thermomètre, les deux tubes sont scellés entre eux. Pour cela, le tube intérieur est entouré de filasse et l'espace disponible entre les deux tubes est rempli avec des paillettes de cire qui sont ensuite chauffées avec un chalumeau, et qui, en fondant, assurent l'isolation du système. L'appareil est mis en position verticale, le bulbe plein d'eau étant en bas. L'air extérieur ne peut plus passer. Quand la température augmente, l'augmentation en volume du liquide non compressible contraint l'air à se comprimer. Le volume d'air au-dessus du liquide dans le bulbe inférieur étant plus faible que le volume d'air dans le bulbe supérieur, c'est ce dernier qui est le plus fortement perturbé par la variation du volume d'eau. Ainsi l'augmentation de température qui provoque la dilatation du liquide se traduit par une élévation de celui-ci dans le tuyau. Dans ce cas, c'est la dilatation de l'eau sous l'action de la chaleur qui fait bouger le niveau du liquide coloré. Cette reproduction a été faite en deux exemplaires. Cet appareil est décrit en 1611 par Bartoloméo Telioux ou Bartélémy Thélioux (ingénieur romain, chanoine de l'église de Thiers, Puy-de-Dome) qui est l'auteur de la plus ancienne description d'un thermomètre. La reproduction de cet instrument à Trappes en 1995, à l'aide du manuscrit original, a permis de vérifier que son fonctionnement était proche de celui des thermomètres actuels.
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