Chronographe à bande Boudeau
Perin
Le chronographe à bande Boudeau est utilisé pour les mesures de vent en altitude avec la méthode du sondage par le son. Cette méthode consiste à équiper des petits ballons avec des pétards qui éclatent à différentes altitudes, le deuxième pétard éclatant plus haut que le premier et ainsi de suite. Sept microphones sont placés à différents endroits autour du point de lancement du ballon et enregistrent les explosions, ce qui permet de déterminer la position dans l'espace des points d'éclatement des pétards : chaque micro enregistre le bruit avec un décalage dû à la fois à la distance mais aussi au vent, et donc la position d'éclatement des ballons successifs. Les ballons utilisés sont des ballons "pilot" qui sont gonflés avec de l'hydrogène et de façon à monter à vitesse constante. La trajectoire des ballons est ensuite tracée comme pour un sondage au théodolite et la connaissance des temps écoulés entre les différents éclatements permettent de déterminer la vitesse et la direction moyenne du vent entre les altitudes où se sont produites deux explosions consécutives. Chacun des sept microphones transmet le signal qu'il capte à un oscillographe qui, avec une plume, trace une ligne sur une bande de papier noircie au noir de fumée. Cette bande de papier est enroulée sur une bobine qui se dévide, et passe dans le chronographe. Cet enregistreur est composé d'une roue mobile, mue par un mouvement d'horlogerie et dont la vitesse est maintenue constante par un régulateur. La roue entraîne la bande de papier dans une cuve d'enfumage où elle est noircie. Sur la bande, les plumes des oscillographes tracent des droites parallèles qui sont interrompues par l'arrivée des ondes acoustiques ou de tops (signaux déclenchés à intervalles réguliers pour faciliter le dépouillement du sondage), soit des courbes et des signaux de formes variables. On recueille ensuite la bande sur laquelle sont inscrites cote à cote les 7 courbes correspondant aux 7 microphones. L'éclatement d'un pétard se traduit par des oscillations petites et rapides placées au-dessus de la trace rectiligne de la plume quand l'oscillographe est au repos. On mesure à l'aide d'un transparent spécial les écarts entre les signaux, puis à l'aide d'abaques, on obtient les distances parcourus. Les positions d'éclatement sont ensuite construites géométriquement sur un diagramme pour obtenir la vitesse et la direction moyenne du vent aux différentes altitudes. Les tiges métalliques verticales fixées sur la platine portaient les différents oscillographes. En 1930, l'appareil est modifié pour enregistrer les signaux de pression et de température envoyés par les premiers modèles de radiosondes de l'observatoire de Trappes (voir objet METEO-FRANCE.000638) : un seul oscillographe est laissé en place et, au lieu d'être relié à un microphone, il est relié au récepteur de TSF qui reçoit les signaux de la radiosonde, tandis que le système à bande enfumée est remplacé par une plume à encre et une bande de papier ordinaire.
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