Actinomètre bimétallique à filtres
Perin ; Perin
L'actinomètre bimétallique à filtres est composé d'un support en acier, réglable en hauteur et en rotation horizontale, et d'une chambre cylindrique fermée en laiton chromé, dont l'intérieur est peint en noir, et munie d'une lunette micrométrique à fort grossissement. Celle-ci comprend quatre lentilles : deux lentilles montées sur un viseur démontable, et dont l'une, placée vers la chambre de mesure, est gravée d'une échelle numérotée de 0 à 100, et deux autres insérées dans la partie de la lunette proche de la chambre.
La chambre est percée sur un côté, par un tube métallique muni d'une plaque percée d'une ouverture rectangulaire, qui éclaire l'intérieur de la chambre de mesure, et devant laquelle tourne un disque percé lui aussi de quatre ouvertures orthogonales. Trois de ces ouvertures portent un filtre coloré en cellophane : un rouge, un jaune (manquant) et un vert. En tournant le disque, chaque ouverture de la plaque peut être placée devant l'ouverture du tube métallique. De plus, un écran amovible cache à volonté l'ouverture.<br>Au milieu de la chambre, sous l'arrivée du tube, se trouve l'extrémité mobile d'un petit bilame métallique très fin (manquant sur cet appareil), fait de deux lamelles de métal soudées à froid : l'une en fer, l'autre en nickel. Le bilame se déforme à la chaleur, la lamelle de fer réagissant plus que celle en nickel. Une molette permet de régler sa position dans la chambre, de façon à ce que les déformations de l'extrémité du bilame soient visibles dans la lunette micrométrique, derrière les graduations de l'échelle de mesure.<br>Pour effectuer une observation, l'appareil placé sur un support plat, est orienté, grâce à plusieurs vis de commande, de façon à ce que la fente rectangulaire de la chambre soit dirigée vers le soleil. L'un des boutons commande la rotation de la chambre de mesure, et un vernier gradué de 0 à 90°, permet de repérer la hauteur angulaire du soleil, qui varie selon la date et la latitude du lieu où est effectuée la mesure. La mesure se fait quand le soleil est à son point le plus haut. A ce moment, la fente est masquée par l'écran mobile. Un petit bouton permet de découvrir un oeilleton, parallèle au tube qui éclaire le bilame, pour pouvoir effectuer un relevé dans la lunette sans être aveuglé par le rayonnement solaire. Selon la mesure recherchée, le disque est tourné à la main pour positionner le filtre adapté : sans aucun filtre, la mesure tient compte de tous les rayonnements, ou, selon la couleur du filtre placé devant l'ouverture, certaines longueurs d'onde sont éliminées.<br>Une fois ces préparatifs effectués, l'observateur relève la position de l'extrémité du bilame sur l'échelle graduée en ouvrant l'oeilleton. <br>L'ouverture est ensuite démasquée : exposée au rayonnement solaire, le bilame s'échauffe et se déforme quasiment instantanément. L'extrémité libre se déplace latéralement sur l'échelle graduée.<br>Au bout de trente secondes d'exposition, la déformation s'arrête, l'extrémité du bilame se stabilise et sa position est relevée en regardant dans le viseur du micromètre. <br>La fente est de nouveau masquée pendant quelques minutes pour permettre le refroidissement du bilame et refaire la mesure. <br>La moyenne des déplacements relevés est ensuite calculée et permet de retrouver, avec des tables de calculs, l'échauffement dû au rayonnement solaire et donc de calculer l'intensité du rayonnement reçu, en fonction de la hauteur angulaire du soleil. L'actinomètre est très sensible et permet d'apprécier l'intensité du rayonnement à quelques pour-cent près. <br>Fabriqué à Prague au début des années 1930, ce modèle d'actinomètre Michelson est utilisé à la station météo du Parc de Saint-Maur jusqu'en 1956.
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